Numéro 65
2 juillet 2008
Démantèlement du CNRS repoussé… mais vigilance
!
Le CA du CNRS adopte un plan « stratégique » malgré
l’opposition syndicale
La
lettre Flash au format pdf (mise en page originale)
A la suite de la forte mobilisation le 19 juin de la communauté scientifique
et universitaire et du blocage du Conseil d’administration du CNRS, les
organisations syndicales et les associations de la recherche et de l’université,
reçues le 26 juin 2008, ont obtenu de la ministre de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche l’arrêt, dans l’immédiat,
du démantèlement du CNRS et la possibilité d’une
nouvelle rédaction du plan stratégique « Horizon 2020 ».
Jusque-là le plan stratégique, qui avait fait l’objet de
nombreuses concertations dans les instances représentatives du CNRS et
dans toutes leurs réunions de travail préparatoires, avait subi
les interventions systématiques du ministère de l’enseignement
supérieur et de la recherche sous la pression d’un chantage budgétaire.
Le texte présenté aujourd’hui prend en considération
: le maintien de toutes les disciplines au CNRS à égalité
de traitement et de dignité ; la responsabilité entière
de la direction de l’organisme dans la création de toute nouvelle
structure et la répartition des moyens afférents ; la constitution
de conseils scientifiques composés pour partie d’élus ;
la mission de coordination avec des établissements partenaires du même
champ disciplinaire. Toutefois, nous dénonçons la précipitation
avec laquelle le vote du Conseil d’administration est organisé
sur un projet de texte porté à sa connaissance moins de deux jours
à l’avance.
Ce schéma stratégique reste très imprécis sur le
devenir des missions des départements scientifiques, notamment les relations
avec le Comité national. Il prépare un découpage vertical
des structures de recherche qui complique les relations pluridisciplinaires
au niveau des laboratoires. Il répond à la mise en place d’une
politique de recherche sur projets dont la première conséquence
est l’aggravation de la précarité des emplois. Il est inscrit
dans le cadre d’une refonte complète des organismes et des universités
qui vise à imposer une vision utilitariste de la recherche et de l’enseignement
supérieur.
Les menaces persistent. La réorganisation pratique du CNRS et les modalités
des partenariats avec les autres organismes et les universités, prévue
pour l’automne, ne saurait être adoptée dans l’urgence.
Cette réorganisation devra être négociée avec les
organisations syndicales représentatives et soumise aux instances statutaires
(Conseil scientifique et Comité technique paritaire) du CNRS avant d’être
votée par le Conseil d’administration de l’organisme.
Le contrat d’objectifs et de moyens, prévu pour la fin de l’année,
doit faire rapidement l’objet de concertations, car les besoins de l’ensemble
de la recherche, comme ceux de l’enseignement supérieur, ne peuvent
trouver de solution sans moyens budgétaires. Or nous savons que la ministre
a refusé de s’engager sur des créations d’emplois
de titulaires et même sur le renouvellement des emplois actuels. Elle
continue à réduire les possibilités de mise en œuvre
d’une stratégie scientifique indépendante du pouvoir politique,
notamment en privilégiant le financement par projets de l’ANR.
Les prochaines concertations devront prendre en compte la nécessité
absolue de restaurer l’attractivité des métiers de la recherche.
Pour cela il est indispensable de revaloriser les carrières et les rémunérations
et de réduire la précarité en développant des emplois
titulaires.
Nous resterons vigilants.
Déclaration au nom de la délégation du personnel
reçue par le Conseil d’administration du CNRS du 1er juillet 2008
Jean-Luc Mazet (SNCS-FSU), Annick Kieffer et Michel Pierre (SNTRS-CGT), Olivier
Sandre (SGEN-CFDT-Recherche-EPST), Michelle Lauton (SNESUP-FSU), Bernard Jacq
et Isabelle This (SLR), Laurence Giavarini (SLU), Sophie Binet (UNEF)
Résultats vote sur texte présenté par la Présidente
du CNRS : 14 pour – 6 contre [les quatre représentants des élus
du personnel (SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SGEN-CFDT) et des deux représentants
des fédérations syndicales FSU et CGT].
Présidence française de l'Union Européenne : déjà
beaucoup d’agitation et des déclarations de la ministre ; est affiché
un objectif majeur de « ranking » européen (comme s’il
n’y avait pas d’autres priorités que d’élaborer
un classement européen des établissements d’enseignement
supérieur et de recherche, notamment l’augmentation des crédits,
les moyens pour la mobilité étudiante, la consolidation des statuts
des chercheurs et des enseignants-chercheurs, favorisant les coopérations
internationales, l’amélioration des conditions pédagogiques
de réussite, …).
Autre annonce : de nombreux voyages européens (40) pour la techno-bureaucratie-cpuienne
gravitant autour de la rue Descartes.
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du faubourg saint-denis 75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax :
0142462656 Courriel : [email protected]
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Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués
(fichier
pdf avec mise en page originale), peut être diffusée sans réserves dans
les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
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