Flash n°42 (html)

Publié le : 25/03/2008

Numéro 42


25 mars 2008


LES ESPÉRANCES DU MEDEF

La
lettre Flash au format pdf
(mise en page originale)






Une période dense en changements profonds de l’économie
mondiale, de bouleversements de la société française, de
ses services publics, de son système éducatif et de recherche,
est engagée. L’ensemble des questions sociales et politiques est
brassé, à un rythme asphyxiant - pour tous ceux, de plus en plus
nombreux, victimes d’exclusion, de précarité, de salaires
et retraites au pouvoir d’achat affaibli - pour trouver sur la durée
les moyens de construire des résistances collectives pleinement efficaces.



A leur manière les résultats des élections municipales
illustrent ce mécontentement social 2008, qui porte aussi la marque des
insatisfactions politiques à gauche dont témoignaient les élections
présidentielles de l’an passé.



Alors que le président fraîchement élu et son gouvernement,
en mai 2007, lançaient les lourdes transformations régressives
de l’enseignement supérieur et de la recherche, comme un des dispositifs
majeur de la recomposition libérale de la société française
on doit mesurer, presque un an après, ce que les résistances,
les solidarités que nous avons nouées ont permis. Les luttes sociales
(salaires, droits à la retraite, protection sociale, libertés,
fiscalité, conditions d’études dans les lycées et
collèges…) sont difficiles, néanmoins le monde universitaire
continue à tenir des résistances déterminées aux
projets gouvernementaux et les actions contre les suppressions d’emplois
repartent dans le secondaire. Les résultats des élections dans
les sections du CNU à l’automne, les premiers résultats
des élections dans les CA des universités attestent de ces actions
pour contester, non sans certains effets, les logiques de la loi LRU. La revendication
d’aller vers l’abrogation de cette loi, dans une dynamique qui la
dépasserait, via l’élaboration d’une loi programme,
fondée sur des Etats généraux et prenant en compte l’ensemble
des enjeux et des aspirations des personnels, des étudiants, accroît
sa crédibilité.



Les relais dont dispose le gouvernement et les forces économiques qu’il
satisfait pour l’essentiel sont aussi actifs, « La loi LRU
votée l'été dernier nous donne pas mal d'espérances
»
, a déclaré Laurence Parisot (MEDEF), pour qui
« embaucher uniquement sur le critère du diplôme »
est dépassé, « comme si la motivation n'était
pas plus importante que la qualification. »
(sic) La loi LRU
se double des mesures contre la recherche engagées par le « pacte
» de 2006 et dont les effets négatifs s’amplifient à
mesure que l’ANR impose sa mainmise sur le paysage scientifique et que
les organismes - CNRS, INSERM, INRA, INRIA, IRD- voient leur rôle profondément
dégradé. Le découpage en instituts thématiques fragilise
la recherche pluridisciplinaire à laquelle les collègues sont
attachés. Le maintien de la double tutelle des UMR, portée par
la communauté scientifique, doit être garanti. Là aussi
les résistances existent et débordent l’influence syndicale
: les mobilisations du 4 mars en témoignent. L’effet d’aubaine
constitué par certaines dotations ANR ne réussit pas à
diviser et fragmenter la communauté scientifique. C’est un important
point d’appui, alors que se dessinent d’autres régressions
: celles des recrutements ad hoc, des PEDR locales, de l’accroissement
de la précarité, celles des dispositifs autocratiques dans l’organisation
et le fonctionnement des établissements et de leur régime budgétaire
et financier. Le « décret financier » associé à
la loi LRU, combattu au CNESER par un exceptionnel éventail d’organisations,
vise à accélérer les regroupements d’universités
et/ou la marginalisation des récalcitrantes dans la cohérence
des logiques de concurrence et de créneaux de la loi LRU (qui concerne
autant les formations que la recherche et n’envisage pour les immédiates
prochaines années qu’une dizaine d’universités «
de niveau européen »). L’année universitaire n’a
vu aucune amélioration des moyens de formation et la vision technocratique
du LMD est aggravée par le pseudo plan licence du ministère. Les
enjeux des batailles électorales
dans les établissements
ne portent pas tant sur des questions de personnalités plus ou moins
aptes à exercer une direction, que sur les orientations de chaque université
dans le cadre national d’un fort enseignement supérieur public
fortement articulé à la recherche et prenant en compte les spécificités
locales et disciplinaires. Le vote crucial des CA sur les « compétences
» élargies peut mettre en échec la loi Pécresse sur
quelques-uns de ses dispositifs les plus dangereux (budget global, modulation
des services, recrutement d’enseignants-chercheurs contractuels, locaux,
patrimoine).Le rôle des sections syndicales SNESUP, de leur coordination
dans les établissements et entre ceux-ci (en particulier pour la question
des PRES), l’articulation du rôle des élus dans les conseils,
des syndiqués associés à l’exécutif collégial
de l’université… sont des questions centrales. Les solidarités
actives avec le secondaire contre les suppressions d’emplois et en liaison
avec la formation des enseignants dans les IUFM, sont indispensables.



Les résultats connus à ce jour dans 35 établissements donnent
aux listes intersyndicales la majorité dans la plupart des collèges
B (MCF, CR, PRAG, PRCE, …) et dans plusieurs universités (Paris
4, Paris 13, Maine, Clermont 2, Rennes 2, Dijon, ...) des majorités globales,
cela compte pour :



- faire vivre une large collégialité démocratique dans
l’animation et la direction des établissements,



- défendre l’emploi statutaire et refuser l’emploi précaire,



- -améliorer les conditions de travail de tous, s’opposer à
la modulation des services et alléger ceux des nouveaux recrutés.



Le congrès d’études du SNESUP tenu en commun
avec le conseil syndical national du SNCS est tout proche -3 et 4 avril- et
décisif pour la réflexion et l’action pour articuler recherche
et enseignement supérieur dans le cadre du service public démocratique.
L’heure n’est pas à la pause. Une bonne moitié de
scrutins universitaires sont à venir. Des batailles intenses autour des
UMR (rapport d’Aubert), de la recherche, des PRES, des statuts et obligations
de service sont engagées ; elles doivent être amplifiées.

Le SNESUP appelle tous les universitaires à construire ensemble cette
dynamique. CAN du 20 mars 2008

style='color:red'>syndicat national de l'enseignement supérieur 78, rue
du faubourg saint-denis 75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax :
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les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
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