Numéro 1
30 août 2006
Le SNESUP s'adresse au Premier Ministre
La
lettre Flash au format pdf (mise en page originale)
Monsieur le Premier Ministre,
Dans quelques jours, près de 2,3 millions d'étudiants (toutes filières post bac confondues) reprendront les cours dans des conditions d'encadrement souvent fragiles. En lui-même, ce nombre d'étudiants -qui correspond à une proportion nettement inférieure à celle de la plupart des pays développés- témoigne de ce que notre pays n'est pas assez tourné vers l'avenir, vers la diffusion des cultures et des avancées incessantes des connaissances et des techniques.
La société, les jeunes générations et leurs familles, les acteurs de la recherche et de la formation dans l'enseignement supérieur ont besoin d'urgence d'un signal fort et cohérent.
Les dispositifs actuels et leurs amendements récents sont très loin de répondre à ces objectifs : l'ensemble des coûts des études post bac est une charge qui devrait incomber en premier lieu à l'Etat et bien moins porter sur les jeunes et les familles. Alors que l'on estime à plus de 4 % l'accroissement du coût des études pour les jeunes, le taux des bourses n'augmente que de 1,5 % (contre 1,9 % de taux officiel de l'inflation), les allocations de type " ALINE " sont très contingentées. Le budget 2006, et plus encore le projet de budget 2007, interdisent de fait l'essor indispensable de l'enseignement supérieur dans sa dimension essentielle de service public.
Maintes fois annoncée, la priorité à la recherche et à l'enseignement supérieur ne se concrétise toujours pas. Bien au contraire, votre gouvernement prend avec une insistance choquante le contre-pied des propositions de la communauté scientifique et universitaire sur les orientations, les financements et l'organisation de la recherche et de l'enseignement supérieur. L'ANR, l'AII, les PRES évacuent pour l'essentiel les débats de fonds et décident des financements d'équipes ou de projets de façon technocratique et utilitariste en excluant de ces choix les acteurs scientifiques majeurs. L'AERES chapeaute les processus d'évaluation des équipes scientifiques, des projets, des personnes sans faire place à des discussions contradictoires et démocratiques.
Les enjeux de l'enseignement supérieur pour l'avenir sont considérables : a minima, renouveler sur des fondements scientifiques solides les ingénieurs, chercheurs, enseignants issus de la génération du baby boom et qui prennent leur retraite dans les 2 ou 3 ans à venir?, ou mieux, se fixer une ambition plus large en accord avec les objectifs européens de Lisbonne pour construire " la société de la connaissance ".
Les choix que le gouvernement engage méritent un débat global, authentique, qui ne s'est toujours pas tenu, ni autour de la mission " université-emploi ", ni avec le Ministère. A l'heure où le Président de la République vous charge de réexaminer la hauteur des recrutements d'enseignants-chercheurs, nous souhaitons vous rencontrer pour présenter nos propositions pour valoriser les atouts de nos universités, Ecoles, IUFM, et défendre l'urgence d'un plan pluriannuel cohérent qui oriente, structure et développe l'effort nécessaire. Ce sont au moins 5000 chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels d'appui qu'il convient de recruter pour dynamiser notre système en offrant des emplois stables avec confiance à une jeunesse scientifique hautement qualifiée et impatiente d'exercer, et l'hypothèse avancée de seulement 1500 créations, alors que le gouvernement s'était engagé il y a quelque mois à 3000 postes, est ressentie comme une provocation. Il est également indispensable de garantir un meilleur niveau des crédits de fonctionnement des établissements et des laboratoires. Enfin, nous vous demandons, après vos récentes déclarations sur le pouvoir d'achat, et pour répondre à l'exigence exprimée lors des débats sur la loi de programme pour la recherche, d'améliorer l'attractivité de nos métiers, de prendre les mesures significatives en matière de revalorisation.
[?]
Paris, le 30 août 2006
Jean FABBRI,
Secrétaire Général
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