ESPE : une première mise au point suite aux interventions des syndicats de la FSU et des étudiants mobilisés

Publié le : 18/03/2014


ESPE : une première mise au point suite aux interventions des syndicats de la FSU et des étudiants mobilisés

Les recteurs, présidents d'université et directeurs d'ESPE viennent de recevoir un courrier issu des ministères de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale apportant des précisions sur quatre problèmes aigus qui agitent les ESPE depuis la rentrée : les conditions d'inscription des étudiants, le budget des ESPE, les parcours en M2 des étudiants reçus au M1 et collés au concours et le tronc commun.
Il aura fallu de nombreuses interventions (lettres des syndicats de la FSU aux deux ministres, communiqués de presse, interventions en comité de suivi, mobilisation des étudiants) pour qu'enfin, les trois directions ministérielles concernées (DGSIP, DGESCO et DGRH) rédigent ensemble, sur des « points sensibles de la réforme », quatre fiches de clarification.

Fiche 1 : inscriptions des étudiants suivant une formation master MEEF

La fiche précise que les inscriptions pédagogiques se feront dans les ESPE, afin de donner une vision statistique plus juste et de disposer de données fiables sur les inscriptions. Il aurait été fort judicieux de s'en préoccuper avant les élections aux conseils des ESPE, la définition des étudiants électeurs ayant constitué une difficulté importante ! Cette précision répond à une revendication des personnels des ESPE ; cependant, la seule inscription pédagogique ne règle rien en termes de financement des formations, dans le cas où plusieurs universités sont partenaires de l'ESPE, puisque les moyens alloués aux établissements sont liés aux inscriptions administratives.

Fiche 2 : Le budget de projet porté par l'ESPE et son budget propre intégré (BPI)

La fiche rappelle, comme nous le demandions, que les moyens des ex-IUFM doivent être maintenus, via le BPI ; en revanche, elle n'évoque pas l'arriéré (suppressions et gels de postes déjà effectués depuis la mastérisation) et occulte l'augmentation des effectifs étudiants. Concernant le projet porté par l'ESPE, si nous notons avec satisfaction que la fiche insiste sur "la mise en place des équipes « réellement » plurielles comptant une large proportion de formateurs de terrain", nous regrettons, qu'au-delà de l'affirmation que le budget de projet ne saurait se limiter au seul BPI, la fiche ne formule aucune exigence, en termes de moyens que devraient fournir les partenaires et notamment les rectorats.

Fiche 3 : Parcours-types de formation pour les étudiants ayant validé leur première année de master mais non lauréats au concours.

Cette fiche précise que chaque ESPE doit mettre en place un dispositif de bilan pour ces étudiants (entretien...) et leur proposer un cursus adapté en M2. Les éléments descriptifs de ce cursus (UE partagées, UE spécifiques, stage...) constituent des premiers éléments de réponse ; ils dessinent une deuxième année de préparation du concours qui ne peut pas être réduite à une simple mutualisation avec le M1. Nous enregistrons positivement ce début de cadrage, qui évitera la multiplication des diplômes d'université que nous avons dénoncée. Il reste encore à imposer un véritable cadrage national de la formation dans les masters MEEF.

Fiche 4 : L'élaboration d'une culture commune aux métiers du professorat et de l'éducation.

Cette fiche rappelle l'obligation d'un tronc commun, offre pédagogique cohérente définie par son architecture et les contenus et volumes de ses UE, et précise qu' « une partie de ces enseignements doit permettre de mettre en relation les étudiants des différentes mentions ». En demandant aux ESPE de faire remonter les informations relatives au tronc commun à la fin du mois de mai, les ministères laissent à penser qu'ils ont perçu que cette « mesure phare » de la création des ESPE est problématique tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre !