Par les représentants de la FECCOO d'Espagne, la FENPROF du Portugal, la FGESRS de Tunisie, la FLC-CGIL d'Italie, le GEW d'Allemagne, les SNES et SNESUP de France
L'enseignement supérieur est un bien public, au service de l'ensemble de la société et de chacun de ses membres. Il doit être financé publiquement, être protégé contre toute marchandisation et assurer un égal accès à tous sans aucune discrimination de genre, d'identité sexuelle, d'origine ethnique ou nationale, de langue, de religion, ou encore économique, culturelle, sociale ou d'handicap.
L'enseignement supérieur et la recherche publique doivent reposer sur des logiques de coopération à tous les niveaux, du local à l'international, en passant par l'Europe et l'espace Euro- Méditerranée, et non pas sur des logiques de concurrence. L'enseignement supérieur et la recherche doivent être développés partout dans le monde, et participer à l'égalité des droits et à la justice sociale à l'échelle internationale. Chaque étudiant doit pouvoir trouver à proximité, dans son pays et sa région, un établissement d'enseignement supérieur répondant à ses attentes. Tout comme il doit avoir la possibilité d'être mobile et d'étudier dans le pays et la région de son choix. Pour ce faire, il doit pouvoir bénéficier d'un financement public, condition d'une absence de discrimination sociale. La mobilité des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche doit être reconnue, facilitée et encouragée, sans pour autant être obligatoire, afin de favoriser les coopérations et les échanges. Les mobilités doivent être croisées, Nord-Sud, Sud-Nord, Est-Ouest, Ouest-Est.
La gestion et la direction des établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche publique doivent reposer sur la démocratie et la collégialité. Les conseils d'administration doivent être composés uniquement d'élus des personnels et des étudiants, complétés éventuellement d'une minorité de membres nommés par ces mêmes élus et qui soutiennent et partagent de façon manifeste ces principes. Ce mode de gestion démocratique des établissements est une condition de leur autonomie effective et de la liberté scientifique et pédagogique des établissements, des enseignants et des chercheurs, laquelle est une condition de qualité et d'authenticité des résultats de recherche et de l'enseignement.
Un enseignement et une recherche publique de qualité exigent un personnel réellement qualifié, ainsi que des conditions de travail, des statuts et des évolutions de carrières de qualité, attractifs et définies à l'issue de négociations avec les syndicats et les représentants des personnels. Des critères de progression de carrière, objectifs et négociés, doivent être connus en avance de toutes et de tous. La stabilité de l'emploi est notamment une garantie des libertés académiques. Dans l'espace Euro- Méditerranée, doivent être mis en place des standards portant sur les conditions d'études, sur l'organisation et les conditions de travail, par exemple en termes de rapport enseignement/recherche et de maximum d'heures de cours, et portant aussi sur la direction démocratique et collégiale des établissements et sur le maillage universitaire des territoires. Les rémunérations des personnels doivent permettre à ceux-ci de vivre dignement et d'avoir un revenu équivalent à celui des corps professionnels de leur pays qui leur sont comparables.
L'égalité homme/femme doit donner lieu à des politiques anti-discriminatoire, rigoureuses et concrètes. Un équilibre entre enseignement, recherche, vie citoyenne et vie privée doit être garanti pour toutes et tous. En particulier, l'enseignement supérieur et la recherche doivent s'organiser afin de s'accorder avec les besoins de la vie familiale, dans un sens étendu à toutes formes de vie commune.
Une même transformation néolibérale de l'enseignement supérieur et de la recherche et un même processus de Bologne ont cours en Europe, dans l'espace Euro- Méditerranée et au-delà. Ils doivent inciter à une meilleure coopération entre syndicats des deux rives de la Méditerranée et de l'ensemble de l'Europe, en relation avec les syndicats de l'éducation et les organisations étudiantes.
Déclaration issue du séminaire syndical international du 5 avril 2011, Paris
L'enseignement supérieur doit être un bien public de qualité, gratuit, et accessible à toutes et à tous
Déclaration issue du séminaire syndical international organisé par le SNESUP le 5 avril 2011
Publié le : 20/10/2011