Contribution de la section Lille 1 sur le texte martyr

Publié le : 13/03/2012


Contribution de la Section Lille 1 sur le texte FDE (réunie le 16 Février 2011).

Place de la Recherche : Il est écrit dans le texte FDE : « La richesse de la formation universitaire réside, en plus de la qualité de ses personnels, en son adossement à la Recherche. La recherche doit irriguer les formations et leurs contenus. »

Il y a une nécessité de recherche en Sciences de l'Education et en Didactique car ses résultats sont utiles à l'enseignement. Ces disciplines doivent faire partie des enseignements des masters formant les enseignants.
De façon générale, la connaissance de ce qu'est la recherche peut apporter utilement en terme de recul pour l'enseignement disciplinaire (collège et lycée). Cela peut prendre la forme d'initiation en licence, ou en M1 (éventuellement sous forme de mémoire).
Par contre, vouloir mener de front une professionnalisation, l'obtention d'un master, la préparation d'un concours et une initiation à la recherche n'est pas raisonnable.
L'adossement systématique de tous les masters d'enseignement à la recherche est discutable. Si en lettres, l'agrégation reste le passage vers l'université ; il n'en est pas de même pour toutes les disciplines. On peut penser qu'un master de type professionnel peut être plus approprié pour former des enseignants dans certaines disciplines.
Le contenu des masters d'enseignement ne doit pas être dicté par la seule survie de disciplines en panne d'étudiants.

Place du Concours :
La solution donnée dans le texte se veut tenter de réconcilier les SN de la FSU. A savoir, un concours en fin de M2 à condition d'offrir un pré-recrutement en fin L3. En effet, faute de salaire, la formation PE n'assure plus l'ascenseur social qu'elle a joué pendant des décennies. L'exigence d'un Master en vue d'une reconnaissance salariale lors du recrutement risque bien de fermer les formations aux étudiants issus de milieux modestes.
Premier problème, en cas d'obtention d'un salaire mais d'une simple bourse, le dispositif ne fournit pas de solution de repli.
La question du contenu du concours de pré-recrutement en fin de L3 pose aussi question. Il serait uniquement disciplinaire et passé sans préparation. Cela risque fort d'avantager les étudiants ayant suivi des CPGE et contribuer à l'élitisme. Bien rares sont les étudiants en fin de L3 à avoir acquis suffisamment de recul disciplinaire pour envisager enseigner la matière et réussir le concours.
Pour ces deux raisons, les camarades penchent en faveur d'une première partie de concours en fin de M1 sur le contenu disciplinaire permettant de revendiquer un salaire pendant le M2. La seconde partie, admission en fin de M2 sur les acquis de professionnalisation.
Si quelques enseignements peuvent être communs entre master d'enseignement et master recherche lors du M1 et du M2, et parce qu'il n'est pas raisonnable d'avoir un contenu accès sur le métier d'enseignement et simultanément former à la recherche (avec un véritable stage de recherche), les étudiants qui souhaiteraient se réorienter après un M2 enseignement se réinscriraient dans le M2 master à finalité recherche. Le master enseignement et le master recherche sont donc des masters distincts.

Place des IUFM : « Les IUFM comme services inter-universitaires »
NDLR : la réaction de la section doit être comprise dans la situation locale d'un IUFM intégré dans une seule des 6 universités de l'académie : recoupement-concurrence entre laboratoires de sciences de l'éducation Lille 3 et Artois, concurrence entre universités pour les effectifs étudiants en FDE, désorganisation des enseignements professionnels suite au gel d'emplois, conventions Artois-Institut Catholique de Lille sur des formations FDE sans aucune consultation des autres universités... Stopper cette compétition stérile nécessite d'opter pour un service commun et non plus un établissement intégré dans une seule université.
Les IUFM doivent plutôt devenir des services inter-universitaires de formation des enseignants (un par académie), n'ayant pas de capacité à délivrer des diplômes en propre, mais chargés d'assurer la gestion des stages et la formation continue en lien avec le rectorat, intervenant pour certaines UE spécifiques donnant délivrance d'ECTS par l'établissement de conventions avec les universités. En ce sens, très peu de personnels seront rattachés à ces services. La difficulté de certaines disciplines ne doit pas être l'élément déterminant dans le choix du statut des IUFM mais la réflexion sur la professionnalisation des futurs enseignants. Pour la recherche en éducation ou en didactique, il faut promouvoir des laboratoires inter-universitaires. Les personnels EC sont intégrés dans des laboratoires universitaires.

A l'inverse, certains pensent que dans ce cadre de semi privatisation, de perte d'indépendance en cours par rapport au monde des entreprises et de mise en concurrence des universités, préserver la formation initiale des enseignants passe par l'octroi d'une part d'autonomie pour la soustraire à l'autorité de l'université.