par Philippe Aubry, responsable du secteur SDP (Situation des personnels)
CONDITIONS DE TRAVAIL DES UNIVERSITAIRES
Une mobilisation constante du syndicatConfrontés à la dégradation des conditions d’exercice de leur métier, les universitaires
doivent surmonter la tentation du renoncement. Ils peuvent compter sur un soutien
syndical résolu.
imposés à l’enseignement supérieur et la
recherche depuis de longues années, les universitaires
ont vu leurs conditions de travail se
dégrader par l’étranglement financier, la mise
en concurrence des établissements comme
des personnels, la pression de l’« excellence »
justifiant la mise à l’écart de certains, l’explosion
du recours à des contractuels et chargés
d’enseignement vacataires...
large part de leur temps à courir après des
financements. Les collègues font face à une
bureaucratie envahissante qui se targue de
tout évaluer et les sollicite sans cesse pour
confectionner ou étudier des dossiers. Le
pouvoir managérial des présidences et des
prises de décisions opaques – qui se développeraient
certainement dans les regroupements
d’universités prévus par le projet de
loi – soumettent des collègues à des décisions
arbitraires. L’impact n’en est pas seulement
individuel ; ainsi la présidence de
l’université Pierre-et-Marie-Curie (Paris 6)
justifie la dissolution fin 2013 d’équipes
entières de biologie végétale sur la base
d’appréciations décernées par un « Scientific
Advisory Board » dont elle refuse cependant
de fournir le rapport.
et la semestrialisation apportées par le
LMD ont nettement accru la charge de travail
consacrée à la mission de formation ; la flexibilité
est imposée aux enseignants pour
s’adapter à des ouvertures ou des fermetures
de groupes en temps réel dues à
l’émiettement des enseignements. Les non
titulaires, qui enchaînent les années de précarité
de plus en plus fréquemment, sont
utilisés comme variables d’ajustement. Ils
peuvent même être soumis à un chantage au
chômage en vue de revoir à la baisse leurs
conditions de réemploi (par exemple vacataire
au lieu de contractuel).
Agir avec le SNESUP
préoccupations des universitaires. Ils se traduisent
par de la souffrance et du découragement.
Le SNESUP travaille activement à y
répondre sur deux plans qui se nourrissent
mutuellement :
défendre des revendications visant à améliorer
les conditions d’exercice de nos missions de
base dans le sens d’un service public de qualité.
La baisse conséquente du service statutaire
d’enseignement qu’il revendique (125 heures
pour les EC, 250 heures pour les enseignants)
relaie ainsi l’aspiration
essentielle des collègues
à disposer de
temps pour se consacrer
à leur recherche et
leur enseignement,
rognés par l’ajout d’activités
annexes. Le syndicat
poursuit en outre
ses combats de longue
date pour une réelle
reconnaissance du
temps passé à ces dernières (cf. page métier de
ce numéro) et pour l’équivalence TP = TD qui
n’a toujours pas été généralisée. Son action opiniâtre
pour obtenir l’effectivité de droits généraux
malmenés dans notre milieu – rapprochement
de conjoints, handicap... – n’est guère
visible mais peut aboutir à des résultats significatifs,
comme la circulaire d’avril 2012 améliorant la situation des enseignants du supérieur
en termes de congés de maternité, maladie etc.
Bien d’autres points pourraient être développés
: mentionnons l’importance accordée par
le SNESUP à l’extension des prérogatives des
CHS aux conditions de travail.
aux nombreux appels des collègues, souvent
suscités par des conditions de travail détériorées
et des conflits qui s’aggravent en nombre
et en intensité, allant jusqu’à des crises impliquant
toute une composante ou une école.
L’investissement est énorme de la part de
notre organisation. Tout d’abord humain, par
la disponibilité de ses militants dans les sections
locales et des camarades qui assurent des permanences
au siège, il est aussi financier dans
certaines situations bloquées qui présentent un
intérêt général, à travers le recours à l’avocate
en convention avec le SNESUP pour défendre
les droits de collègues concernés en justice.
C’est ainsi que certaines jurisprudences importantes
ont été obtenues.
puisse répondre à une croissance d’attentes
réduites à de la judiciarisation, peu
étonnantes dans un contexte de repli sur soi
de nombreux collègues résignés. Une prompte
réaction syndicale est la mieux à même d’éviter
que des conflits dégénèrent et s’enferrent
dans de longues et coûteuses procédures judiciaires
aux résultats incertains. La solution
réside dans une activité
renouvelée des
sections au niveau local
afin de tisser des solidarités
qui brisent l’isolement
de collègues en
difficulté, plus particulièrement
dans des
situations de souffrance
au travail et de harcèlement.
Au niveau
national ces solidarités
s’expriment dans les réseaux créés par le SNESUP
pour défendre les personnels et leurs
conditions de travail. Ce sont des outils indispensables
pour lutter contre des attaques
concertées d’établissements ; les camarades
motivés par ces questions au niveau local ne
doivent pas hésiter à proposer à leur secrétaire
de section de participer à ces réseaux.
Conditions de travail des universitaires Une mobilisation constante du syndicat
Publié le : 17/04/2013
Avec les réformes et les changements
Les structures et les individus occupent une
La complexification de l’organisation de cursus
Les problèmes ci-dessus sont au coeur des
• les aspects collectifs, pour construire et
• les effets au niveau individuel, pour répondre
Il serait pourtant illusoire de croire que le syndicat