Sous la pression, les ministres de l'intérieur, du travail, de l'enseignement supérieur et de la recherche ont tranché, en limitant leurs échanges avec les seuls présidents d'universités ou directeurs de grandes écoles : un nouveau texte complétera la circulaire Guéant du 31 mai. Ses orientations -uniquement communiquées par voie de presse- ne sont pas à la hauteur des situations dramatiques rencontrées par les étudiants étrangers, dont le gouvernement, responsable, cherche à camoufler l'ampleur.
Les annonces ministérielles se limitent donc à des aménagements à la marge - à discrétion des seuls préfets, au cas par cas et sans critère transparent- de la circulaire pour des étudiants possédant au moins un diplôme de master. Rien n'est prévu pour les étudiants étrangers qui étudient puis s'insèrent en France en suivant d'autres formations (licence, licence pro, DUT, BTS), dont les apports positifs pour le pays sont indéniablement reconnus. Le gouvernement louvoie et parle de quelques centaines de dossiers d'étudiants qui ont vu leur embauche compromise, alors que, en master et en doctorat, ce sont plus de 110000 étudiants étrangers qui pourraient à terme être concernés par la circulaire actuelle.
Affairé à éteindre le feu allumé par un texte inique, critiqué de toutes parts, le gouvernement ne dévie pas de sa vision étroitement utilitariste de l'enseignement supérieur et de l'immigration, ni d'une politique stigmatisant systématiquement les étrangers.
Le SNESUP réaffirme sa demande de retrait de cette circulaire et d'abrogation du décret qui relève le niveau des conditions de ressources exigées des étudiants souhaitant suivre des études en France. En outre, le SNESUP exige un traitement collectif de ces situations qui privent le pays de la richesse et de l'ouverture vers tous les peuples.
Paris, le 5 janvier 2012
Compléments à la circulaire Guéant : des aménagements à la marge
Compléments à la circulaire Guéant : des aménagements à la marge
Publié le : 06/01/2012