Communiqué SNESUP du 14 décembre : grand emprunt des orientations capitalistiques confirmées

Publié le : 14/12/2009


Communiqué SNESUP du 14 décembre

GRAND EMPRUNT : DES ORIENTATIONS CAPITALISTIQUES CONFIRMÉES

Les annonces de Nicolas Sarkozy concernant les priorités affichées pour
le grand emprunt réaffirment la logique sélective d’attribution de
montants à 5 à 10 campus ayant préalablement dû se plier aux injonctions
gouvernementales. Le conditionnement des financements à des résultats
dont la mesure est confiée à des instances non légitimes (AERES, ANR…) ne
peut constituer le moteur fécond dont a besoin la recherche publique.

L’affichage de sommes importantes -19 milliards d’euros pour l’ensemble
de l’enseignement supérieur et de la recherche- est le résultat des
mobilisations exceptionnelles du premier semestre 2009 dans tous les
établissements d’enseignement supérieur. Elles ont conduit à rendre le
financement du retard abyssal incontournable. Ces sommes risquent de
bénéficier aux établissements privés avec les mesures annoncées par V.
Pécresse.

Cependant les modalités d’utilisation imposées par le chef de l’Etat dans
une allocution aux contours flous et peu explicites confirment la
conception capitalistique en immobilisant une grande partie des sommes et
laissant utilisables les maigres intérêts produits.

L’absence de débat démocratique contradictoire et de critères
transparents de répartition risque de voir régner l’arbitraire dans le
choix des sites et des thématiques privilégiés par des personnalités
politiquement nommées à la légitimité contestable.

Le SNESUP considère que la logique dont procède la levée des fonds, leur
répartition pour l'enseignement supérieur aux seuls "campus
d'excellence", dont Saclay, et leur utilisation, risque d’accélérer
le creusement des inégalités et la mise en concurrence opposant des
centres d’"excellence" à des "collèges universitaires" de seconde
zone, dénaturant le lien enseignement supérieur-recherche
consubstantiel à l’université. Loin du gigantisme, c’est de
coopérations dont a besoin la recherche et non de concentration
de moyens sur quelques pôles de compétitivité.

Loin de répondre aux revendications de la communauté universitaire, et
notamment en termes de création d’emplois publics aux libertés
scientifiques protégées et à l’attractivité réellement revalorisée, ces
choix gouvernementaux détournent un peu plus le service public
d’enseignement supérieur et de recherche de ses missions pour la réussite
des étudiants, la diversité et la créativité de la recherche pour toute
la société.

Paris, le 14 décembre 2009