Communiqué SNESUP 24 mai :

Publié le : 24/05/2011


Burkina Faso Le SNESUP soutient le mouvement pour la démocratie, les libertés et la justice sociale


Suite à la mort de Justin Zongo, lycéen qui venait d'être arrêté par la police, Koudougou, la troisième ville du Burkina Faso, s'est embrasée le 22 février dernier, mettant dans la rue des milliers de jeunes. Les violentes répressions ont fait sept morts (six lycéens et un policier). L'embrasement gagnant d'autres villes, le gouvernement a été amené à fermer établissements scolaires et universités, et à décréter un couvre-feu pour tenter de calmer le mouvement et de mettre fin aux pillages.

Suite à cet enchaînement d'événements graves, une coalition des principaux syndicats a appelé à une grève générale le 8 avril dernier, dont les principaux mots d'ordre étaient le soutien au mouvement lycéen, la levée de l'impunité, la lutte contre la corruption, la reconnaissance du droit d'expression et de manifestation, et des revendications sociales portant sur le pouvoir d'achat et les salaires d'une population touchée de plein fouet par l'augmentation des denrées de base. Cette grève a été un succès par la participation importante du peuple burkinabé et le Président de la République, Blaise Compaoré, a dû recevoir les organisations syndicales.

Ce fut alors au tour des militaires, dont certains appartiennent à la garde présidentielle, de se rebeller. Plusieurs mutineries, suivies de pillages de commerces, éclatèrent dans tout le pays. Cette révolte n'a été apaisée qu'après que le chef de l'État eut limogé les chefs d'état-major des armées. Il a également dissous le gouvernement en place pour en former un nouveau, composé essentiellement de fidèles au régime, allant jusqu'à s'accaparer le poste de ministre de la défense.

À cela s'ajoute une défiance politique majeure envers un pouvoir bénéficiant de 23 ans d'impunité totale : assassinats politiques non élucidés (dont celui du journaliste Norbert Zongo en 1998), disparitions de dirigeants de syndicats étudiants, répression violente et systématique des manifestations étudiantes et lycéennes, entraves manifestes aux procédures judiciaires pour connaître la vérité sur l'assassinat du président Thomas Sankara en 1987... Le peuple burkinabé aspire au changement !

Le SNESUP condamne les crimes et les violences perpétrées par les forces de l'ordre sur les jeunes manifestants et soutient la lutte de la coalition syndicale et du mouvement lycéen burkinabé pour le libre exercice des droits et libertés démocratiques et pour la justice sociale.