Communiqué : Sans emplois, sans recherche, sans formation, la "relance" est un leurre.

Publié le : 03/02/2009

 

GRÈVE DES UNIVERSITAIRES

Sans emplois, sans recherche, sans formation,
la "relance" est un leurre.

Le SNESUP se félicite de l'expansion de la grève dans la totalité des
établissements d'enseignement supérieur. Il s'inscrit sans réserve dans
la dynamique amplifiée par la coordination nationale du 2 février à
Paris et appelle à conforter la grève et des initiatives multiformes
dans tous les établissements.

Après un mouvement de grèves et de manifestations sans précédent récent
amorcé par toutes les organisations syndicales, le jeudi 29 janvier,
après l'exceptionnel succès du début de la grève continue des
universitaires hier, lundi 2 février, le gouvernement feint
l'indifférence et multiplie les provocations. Ce temps est dépassé :
l'auto-satisfaction de Valérie Pécresse encore aujourd'hui, les propos
péremptoires du premier ministre ne portent plus.
Qui peut croire le premier ministre quand il proclame "la loi LRU,
réforme phare de la législature, et relevant du consensus national".

Qui
peut encore croire Valérie Pécresse quand 1030 emplois sont supprimés
dans l'enseignement supérieur et la recherche, quand ses soutiens se
résument à quelques poignées de présidents d'université.

Le président de la République et le gouvernement doivent au plus vite
prendre la mesure d'une détermination solidaire des universitaires,
incluant de plus en plus tous ses acteurs : enseignants-chercheurs,
enseignants, chercheurs, personnels BIATOSS, étudiants, qui contestent
des textes et des dispositifs de régression scientifique et démocratique.

L'urgence est à la revitalisation des organismes de recherche, des
universités, incluse dans un véritable plan de relance par le
rétablissement des emplois supprimés au budget 2009 et la création dès
cette année d'emplois nouveaux (1000 enseignants-chercheurs, 1000
personnels BIATOSS, 1000 chercheurs, 1000 personnels ITA). Tous
indispensables pour améliorer le potentiel de recherche et pour faire
face aux besoins d'un enseignement supérieur démocratisé et attentif aux
parcours et aux projets de tous les étudiants.

Encore une fois, sans contradicteurs dans les médias, la ministre a
délibérément ignoré aujourd'hui ces dimensions dans la promotion de
dispositifs essentiellement immobiliers liés à l'enseignement supérieur
et à la recherche. Le président de la République ne peut rester
silencieux sur ce point comme il ne peut ignorer l'exigence déterminée
de retrait du décret statutaire comme de l'actuel dispositif démembrant
la formation des enseignants et les concours de recrutement pour le
premier et le second degrés.

L'engagement déjà de près d'un universitaire sur deux dans des actions
de grève, les résolutions souvent votées à l'initiative du SNESUP dans
la quasi totalité des conseils centraux des universités, toutes
solidaires des quatre revendications unitaires de la grève(*), appellent
les présidents d'université à une solidarité active enracinée dans nos
traditions universitaires. Le SNESUP s'est adressé à tous les
présidents en ce sens.

Aujourd'hui encore, au plus près des départements
d'enseignement, des laboratoires, des sites universitaires, le SNESUP
appelle tous les collègues à élargir le soutien autour de nos
revendications convergentes, à exposer au grand jour la réalité de nos
métiers et l'étendue de nos propositions pour le supérieur et la
recherche.
(*)

1) Retrait du décret statut des enseignants-chercheurs, maintien du CNU
dans son rôle de gestion nationale des carrières.

2) Retrait des lourdes modifications envisagées pour la formation et le
recrutement des enseignants du premier et du second degré, maintien des
concours actuels en 2010, ouverture d’un vaste débat national public.

3) Suspension immédiate des 1030 suppressions d’emplois prévues au
budget 2009 dans les universités et la recherche, lancement d’un plan
pluriannuel de recrutement au cœur d’un vrai « plan de relance ».

4) Défense de la recherche publique, de ses structures, des statuts de
ses personnels odieusement dénigrés et démolis par le président de la
République.