Communiqué SNESUP du 23 janvier 2009
Nicolas Sarkozy accélère le démantèlement de la recherche
Le président de la République s’en est pris une nouvelle fois jeudi 22 janvier à l’existence et au rôle des organismes de recherche, en particulier au CNRS, dans des propos qui visaient bien plus l’opinion publique que les acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur dont il continue d’ignorer les analyses, les propositions et les revendications. Il a explicité une conception de la recherche étroitement liée à l’innovation. Son discours manifeste une ignorance ou un mépris pour le travail des dizaines de milliers de chercheurs et d’enseignants-chercheurs qui contribuent dans notre pays, dans l’ensemble des champs de la connaissance, à des avancées et un rayonnement internationalement reconnus. L’exigence d’élaboration collégiale scientifiquement discutée et fondée des priorités scientifiques, exigence qui suppose de voir reconnues des instances scientifiques démocratiques, est balayée d’un revers de main par le président de la République. Il nourrit ses propos de références démagogiques à la société civile. Les projets de démantèlement du CNRS sont accélérés, transformant celui-ci en agence de moyens et le vidant de ses chercheurs et donc de sa liberté de recherche. Si le président de la République a évoqué la contestation du décret statutaire modifiant celui de 1984 pour les enseignants-chercheurs, il s’est contenté de paroles se voulant rassurantes sans prendre en compte l’urgente nécessité du retrait de ce texte et de l’ouverture de négociations avec les organisations syndicales.
Le président de la République n'a rien annoncé comme dispositif associant, au coeur d'un authentique plan de relance (qui ne se contente pas de soutenir les groupes financiers et établissements bancaires), l'investissement pour la recherche et l'enseignement supérieur et le développement de l'emploi scientifique.
L’intervention du président de la République apparaît bien comme une tentative de contre-feu médiatique en soutien d’une ministre affaiblie alors que dans toutes les universités et les organismes de recherche la contestation s’amplifie. Pour le SNESUP, il s ‘agit bien, conformément à l’appel lancé par la commission administrative nationale jeudi 22janvier, de donner un nouvel élan, une nouvelle visibilité à nos revendications. Nous devons, nous pouvons nous faire entendre.
Paris, le 23 janvier 2009