Communiqué de Presse : Face aux crises, pas de faux semblants

Publié le : 18/02/2009

Communiqué SNESUP-FSU du 18 février 2009 

FACE AUX CRISES, PAS DE FAUX SEMBLANTS

La crise économique et sociale qui frappe en premier lieu les personnes
les plus vulnérables, jeunes, salariés peu qualifiés, retraités...
appelle des interventions bien plus fortes que des accompagnements
fiscaux et sociaux -certes indispensables- et des investissements liés
au seul secteur du BTP.

Les organisations syndicales, à l'initiative de la puissante journée de
grève et de manifestations du 29 janvier, le rediront au président de la
République aujourd'hui. Un pan essentiel d'un authentique plan de
relance est totalement ignoré par les pouvoirs publics : réactiver avec
ambition et confiance une politique de recherche fondamentale et
appliquée, de formation de haut niveau dont notre enseignement supérieur
public et les organismes de recherche sont capables, pourvu que les
moyens, les libertés leur en soient confiés.
Dès maintenant, il faut réorienter le crédit impôt recherche (780 millions
d'euros en 2009) : affecter ces fonds au rétablissement des 1030 emplois
supprimés dans le périmètre du MESR et à des mesures incitatives pour
l'emploi des jeunes hautement qualifiés (master, doctorat). Il faut aussi
au plus vite rétablir la confiance dans le monde universitaire et dans les
organismes de recherche.

Le refus opposé, jusqu'à ce jour, par les interlocuteurs naturels des
syndicats , associations, parlementaires, présidents d'université… aux
demandes convergentes portées par des dizaines de milliers de grévistes
et de manifestants, formulées sur les questions du décret statutaire des
enseignants-chercheurs, de la formation des enseignants (et des concours),
sur l'emploi et sur la dynamique commune aux universités et aux organismes
de recherche, rend nécessaire dans les plus courts délais, un sursaut
responsable du gouvernement.

Le SNESUP en formule l'exigence dans un cadre qui décline des préalables
et des objectifs.

1) Maintien des concours PE et CAPES dans leur format actuel en 2010,
ouverture d'un grand débat sur la formation des enseignants...,
organisation de dispositions transitoires pour les étudiants en vue de
la reconnaissance du master pour exercer les métiers d'enseignants et
des IUFM.

2) Mise hors circuit du texte de décret statutaire des
enseignants-chercheurs. Ouverture de réelles négociations directes entre
le ministère et les organisations syndicales fondées sur
* la gestion nationale des carrières par le CNU,
* un maximum de service d'enseignement de 150 h (equivalent TD),
* l'évaluation régulière, constructive, conjointe, déclarative,
contradictoire (et susceptible d'appel) des enseignants-chercheurs et
des laboratoires et départements de formation,
* les promotions, congés de recherche (CRCT), primes (PEDR), ventilées
pour moitié entre les établissements et les sections du CNU.

3) Retour des 1030 emplois supprimés. Création d'emplois statutaires
(enseignants-chercheurs, enseignants, chercheurs, BIATOSS, ITA), refus
des logiques d’externalisation, d’asservissement des doctorants, de
précarité.

4) Maintien du rôle, des moyens des organismes de recherche.

5) Augmentation des dotations budgétaires de l’Etat et révision négociée
au CNESER du mode de répartition contesté.

6) Engagement du processus d'élaboration d'un cadre législatif, conforme
aux aspirations exprimées par les universitaires, qui sorte du cadre de
la loi LRU et fondé sur un réel engagement budgétaire de l’Etat , sur
les libertés scientifiques et la collégialité.


Paris, le 18 février 2009