Avec plus de 600 morts, des milliers de personnes emprisonnées ou disparues, plusieurs villes placées en état de siège sous la botte des milices de Bachar El Assad avec l'appui de l'artillerie lourde, la situation en Syrie est particulièrement révoltante. Le SNESUP, qui a entretenu des relations de longue date avec des syndicats d'universitaires syriens, exprime son indignation face à un massacre d'une dimension tragique visant les manifestants, particulièrement les jeunes et les étudiants épris de démocratie et de liberté, et sa pleine solidarité envers la population syrienne payant un très lourd tribut à leur combat, sans réaction notable des institutions internationales.
Au Bahreïn, à la mi-mars la révolte a été défaite avec l'aide des armées d'Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Depuis, quatre manifestants sont décédés en prison. Le 28 avril, quatre premiers opposants ont été condamnés à mort. Des dizaines de militants syndicaux sont en état d'arrestation et le syndicat des enseignants (BTS) a été dissous. Dans le même temps, avec le plus grand cynisme, la France poursuit une politique de renforcement de sa coopération militaire avec les mêmes Arabie Saoudite et Emirats Arabes.
En Libye, le régime du colonel Kadhafi s'est lancé dans une répression sanglante contre ses opposants. Par sa résolution 1973, le 17 mars 2011 l'ONU autorise ses membres à agir par voie aérienne « pour protéger les populations et les zones civiles menacées d'attaque » par les troupes du colonel Kadhafi, « tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation étrangère ». Plus largement, le SNESUP condamne la politique impérialiste et militaire des pays occidentaux et leur soutien à des dictatures de pays du Sud. Il condamne la politique française dite de la Françafrique qui, défendant certains intérêts français, notamment de ses grandes entreprises, a gravement participé à une détérioration de la situation d'anciennes colonies comme la Côte d'Ivoire. Dans ce contexte, le SNESUP condamne toute intervention des forces armées françaises.
Il appelle, tout au contraire, à des relations de la France et de l'Union européenne avec les pays du Sud qui soient basées sur la coopération, le respect des populations et la satisfaction des besoins démocratiques et sociaux fondamentaux. Ce sont là des conditions de la paix dans le monde, de la démocratisation des politiques en Afrique et au Moyen-Orient, et d'un développement mondial équilibré.
Dans l'immédiat, le SNESUP exige de la France et de l'Union européenne un développement de l'aide humanitaire et économique à destination des populations qui combattent les dictatures. Il exige un plan de coopération économique et financière accompagnant la suite de la chute des dictatures tunisienne et égyptienne.
Il condamne la politique répressive de la France et de l'Italie à l'égard des réfugiés de Lampedusa, et dénonce la décision de l'UE de réformer les accords de Schengen pour durcir le contrôle de ses frontières.
Note : sur mandat du congrès de Nanterre, cette déclaration de la CAN vient en complément des trois motions de congrès portant sur respectivement la Palestine, l'Europe et Fukushima que l'on retrouve à l'adresse : Presse-et-documentation?cid=3832
Solidarité avec les peuples qui veulent briser leurs chaînes Non à la guerre impérialiste
Le SNESUP condamne fermement les répressions qu'exercent des dictatures en Afrique du Nord et au Moyen-Orient à l'encontre de peuples qui se révoltent, exigeant la démocratie, la liberté et la justice sociale.
Le SNESUP condamne les opérations militaires menées en Libye sous commandement de l'OTAN. Il exige le strict respect de l'objectif de protection de tous les civils et refuse toute logique de guerre.
Communiqué de la CAN du SNESUP 11 mai
Publié le : 11/05/2011