UFR STAPS de l'Université Paris-Nanterre : un classement occulte et autoritaire
Alors que les lycéens et leurs familles reçoivent ce jour les réponses aux vœux exprimés sur Parcoursup, il semble important de diffuser quelques réalités sur les conditions d'élaboration de certains de ces classements.
A l'UFR STAPS de l'université Paris Nanterre, des enseignants-chercheurs inquiets quant aux conséquences de la loi ORE ont manifesté le 5 avril dernier, par un vote à bulletin secret (79 % du personnel s'est exprimé : 30 pour, 19 contre, 3 absentions), leur volonté de ne pas participer à une forme de sélection à l'entrée de l'université, en demandant la dissolution de la commission chargée de classer les candidatures. La question des blocages étudiants et les débats sur les conditions de passage des examens ont monopolisé le débat public et la Présidence de l'Université pendant de longues semaines. Ce n'est que le 11 mai que nous avons appris qu'une nouvelle commission allait être nommée. Lors d'un conseil d'UFR le 17 mai, nous avons finalement été informés que deux jours auparavant, deux collègues avaient été « réquisitionnés » (chose surprenante car il n'y avait à notre connaissance qu'un seul gréviste parmi tout le personnel) pour signer un classement déjà effectué selon des modalités non divulguées à ce jour. Ni les candidats, ni les personnels de l'UFR STAPS ne connaissent la méthode de classement, le procédé pour départager les ex-aequo, le nombre de «oui-si » et les moyens de leur accompagnement... En signe de protestation contre la brutalité et l'opacité de ce mode de gouvernance, incompatible avec les usages et valeurs démocratiques en vigueur au sein de la communauté universitaire, un grand nombre de responsables de diplôme ont démissionné de leurs fonctions "quasi-bénévoles" à compter de la rentrée 2018.
Cette réalité, également observée dans d'autres UFR, contraste singulièrement avec celle décrite par un article du Monde ("un classement des candidats au millimètre en STAPS") et des déclarations de la Ministre, Madame Vidal.
Le comité de mobilisation de l'UFR STAPS de l'Université Paris-Nanterre