Université Paris Descartes
Proposition de motion du CFVU du 11 décembre 2018
La Commission de la Formation et de la Vie Universitaire de l’université Paris Descartes dans sa séance plénière du 11 décembre 2018 dénonce vivement la décision du gouvernement de différencier les frais d’inscription entre étudiants originaires de la Communauté Européenne (ainsi que de l’Espace économique européen, de la Suisse et du Québec) et étudiants extra-communautaires, en augmentant les frais de scolarité des étudiants extra-communautaires, qui passent de 170 € à 2800 € en Licence, de 243 € à 3800 € en Master et de 380 € à 3 800 € en Doctorat.
Cette disposition, qui a été prise sans aucune concertation, va engendrer des inégalités sociales et discriminatoires insupportables, contraires au principe d’accueil de la France et aux principes académiques de l’université française. Ces frais de scolarité prohibitifs auront pour conséquence d’exclure de nos universités de nombreux étudiants issus des régions du monde les plus pauvres et, plus généralement, les étudiants les moins fortunés, qui vont devoir renoncer à leurs projets de formation en France (l’augmentation s’appliquant à toute première inscription dans un cycle de formation), alors que beaucoup parmi eux choisissent la France pour la qualité des études et des formations qui y sont dispensées, et ce, alors que les conditions économiques dans lesquelles ils vivent et étudient en France s’avèrent déjà très difficiles et précaires. L’augmentation conjointe du nombre de bourses ne saurait suffire à compenser le nombre des étudiants ainsi empêchés d’étudier en France.
Notre université Paris Descartes accueille de nombreux étudiants étrangers, et pas seulement des étudiants fortunés, et ne peut que se réjouir de cette attractivité ainsi que des projets collaboratifs en termes de co-diplomation qu’elle entretient avec des universités de plusieurs pays du monde.
La Commission de la Formation et de la Vie Universitaire de l’université Paris Descartes demande urgemment la révision de cette mesure discriminatoire et injuste, péjorative et contraire au rayonnement de la France dans les pays francophones et au-delà, aux intérêts de nos universités et de notre pays et qui préfigure la fin du service public d’enseignement supérieur et de recherche.
Nous appelons toute la communauté universitaire à s’y opposer.