Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : Lettre à Mme VIDAL « Comme d’habitude vous avez menti, sur le tirage au sort… »

Publié le : 26/04/2018

 

Lettre à Mme Frédérique Vidal,
Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation

 

Le 26/04/2018,

 

Objet : Comme d'habitude vous avez menti, sur le tirage au sort...

 

« Moi je sais que l’année dernière on avait 65 000 bacheliers, titulaire du Baccalauréat qui ont été tirés au sort par le logiciel APB » F. Vidal, Le grand oral des GG, RMC, 26/04/2018

Mme la ministre, selon la cour des comptes (octobre 2017)1 « ils étaient 2 465 dans cette situation à l’issue de la procédure normale en 2017, alors que 541 204 candidats avaient reçu une proposition d’APB » . Un petit calcul, nous indique donc que 0,5% des bacheliers ont été concernés par le tirage au sort pour l’accès à l’université en 2017. Par contre un peu plus de 65 000 jeunes qui s’étaient inscrits sur la plateforme d’Admission post-bac (APB), étaient toujours sans affectation dans l’enseignement supérieur le vendredi 21 juillet 2017 selon les déclarations du ministère de l’enseignement supérieur2.

Plutôt que de créer des places à l’université comme vous en aviez la possibilité, vous avez lancé une réforme qui est maintenant en train de gaspiller un temps précieux pour les enseignants du supérieur. En leur demandant de trier de manière absurde3 de futurs diplômés du baccalauréat, vous les éloigner de la mission d’éducation pour laquelle ils ont choisi ce métier. Vous êtes en train de gaspiller l’argent des contribuables par la délocalisation des examens en dehors des universités.

C’est la raison pour laquelle un nombre croissant d’universitaires refusent de trier les candidats à l’entrée en fac4. C’est la raison pour laquelle de nombreux étudiants se mobilisent partout en France5depuis des semaines car ils ont compris que sous le prétexte de supprimer le tirage vous êtes en train de mettre en place une sélection généralisée à l’université. Ils ont compris que votre réforme privera des milliers de bacheliers et leurs enfants de la possibilité d’accéder à l’université. Mme Vidal, soyez réaliste, si vous souhaitez vraiment que les examens se tiennent dans de bonnes conditions, il faut abroger la loi ORE et mettre en œuvre des moyens suffisants pour accueillir tous les bacheliers. C’est le sens profond de la mobilisation en cours.

Le SNESUP-FSU PARIS 1

 

 

1 Extrait :Admission post-bac et accès à l’enseignement supérieur - octobre 2017, Cour des comptes, p.61

3 TRIBUNE. "Une sélection absurde" : plus de 400 enseignants dénoncent la réforme de l'accès à l'université, France info