Communiqué de la section SNESUP-FSU de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Blocage de l’université : qui est responsable ?
Le 27 mars 2018
Alors qu’un certain nombre d’universités en France sont au cœur d’une mobilisation, sans précédent depuis 2009, contre la mise en place de la sélection généralisée à l’université, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, va venir clôturer la Journée sur le doctorat organisée par le MESRI au Grand amphithéâtre de la Sorbonne ce mardi 27 mars 2018.
Après plusieurs mois de mobilisation et d’interpellation de la ministre au sujet de la mise en place de la sélection à l'entrée de l'université, la ministre et le gouvernement n'ont pas hésité à mettre en œuvre un projet de loi alors qu’il n’était pas encore voté, tout en assurant qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une sélection.
Après plusieurs mois de mobilisation et d’interpellation de la ministre, celle-ci persiste et signe, alors même que plus rien n’est prévu pour l’orientation ni la réussite, contrairement à l’intitulé de la loi. Saluée et amendée par le sénateur Jacques Grosperrin, cette loi va même permettre la détermination des capacités d’accueil en fonction de l’insertion professionnelle, au mépris de la liberté des futurs étudiants à choisir leur avenir.
Lundi 5 mars 2018, la ministre a de nouveau été mise en garde par le rejet unanime (36 voix contre et 0 pour) du décret instituant Parcoursup par le Conseil supérieur de l'éducation. Lors du CSE, il a notamment été jugé "scandaleux" qu'un candidat ne répondant pas dans les délais à un vœu perde tous ses vœux.
Plus globalement, la communauté universitaire unanime a réclamé sans succès une révision de l’allocation et de la répartition des moyens de l’ESR.
La ministre de l’ESR et le gouvernement ont perdu le soutien des organisations qui au départ soutenaient la réforme. Elle a de plus généré un stress grandissant chez des lycéens et leurs parents perdus et abandonnés aux boutiques à CV et autres vendeurs de lettres de motivation.
Il est aujourd'hui urgent que Frédérique Vidal fasse preuve d’une véritable écoute de la communauté universitaire dans son ensemble, qu’elle décide la suspension et l’abrogation de la loi « Orientation et Réussite des Etudiants » (loi ORE) instaurant de fait la sélection généralisée.
Au lieu de quoi, sa venue à la Sorbonne aujourd'hui constitue une véritable et inutile provocation.