30 mars 2020
Dans cette période dramatique pour notre pays et pour le monde entier, nous sommes convaincus que les valeurs de fraternité, de bienveillance, de solidarité et d’entraide que nous portons, constituent une réponse, incomplète certes, mais efficace pour tenter de lutter contre l’angoisse, les souffrances et les malheurs que subissent certains d’entre nos concitoyens suite au confinement et aussi à la maladie. Ces valeurs ne semblent pas partagées par ceux qui nous gouvernent eu égard aux ordonnances de ces derniers jours qui mettent à mal le droit du travail, ou ce qu’il en reste, et la démocratie sociale en levant, par exemple, tous les garde-fous instaurés dans les statuts et les règlements intérieurs (majorité, quorum, etc) des établissements publics et en donnant, le cas échéant, le plein pouvoir au Président-Directeur Général ou, en cas d’empêchement, son remplaçant nommé par la hiérarchie administrative pour prendre les décisions présentant un caractère d’« urgence » sans préciser la signification de ce mot ouvrant ainsi le champ à une liste interminables d’abus éventuels.
Le SNESUP-FSU et le SNASUB-FSU de l’ULHN dénoncent vigoureusement les choix gouvernementaux de mise entre parenthèses de la démocratie sociale dans une période de crise où le débat critique éclaire, stimule et aide à la prise de sages décisions.
En conséquence, au niveau de notre université, le SNESUP-FSU et le SNASUB-FSU mettent en garde contre toutes les injonctions autoritaires et le zèle de certains, assimilables à de l’intimidation voire du harcèlement dans bien des cas, dont font l’objet certains de nos collègues et certains étudiant-e-s dans le cadre de cette « continuité pédagogique » contestable et contestée, tant elle exacerbe les différenciations sociales entre les étudiantes et les étudiants, déjà présentes avant la crise actuelle.
Nos collègues, enseignants, enseignants-chercheurs et Biatss, font déjà beaucoup et du mieux qu’elles/ils peuvent pour faire fonctionner les services vitaux (de la paie, du réseau informatique, des scolarités, de la communication, de la bibliothèque, de la recherche, de l’enseignement, etc.) et pour accompagner, dans la mesure de leurs moyens, les personnels et les usagers à traverser la période actuelle.
Nos collègues n’ont rien demandé, rien choisi, elles/ils subissent aussi. A l’instar des étudiant.es, leurs conditions de travail confiné sont très disparates (maladie, garde d’enfants, outils informatiques inadaptés…).
Quand aux évaluations de nos enseignements et filières, le SNESUP-FSU et le SNASUB-FSU s’opposent catégoriquement à toute évaluation des connaissances des usagers de notre service public tant que les conditions d’égalité de traitement de toutes les étudiantes et étudiants ne sont pas établies, constatées et garanties.
Le SNESUP-FSU et le SNASUB-FSU demandent à la présidence d’appeler à la bienveillance partout et pour toutes nos étudiantes et tous nos étudiants, de commencer à préparer le dé-confinement notamment par l’élaboration d’un cadre général pour les évaluations potentielles (modifications, neutralisations, etc.) basé sur la nécessité impérative de l’égalité de traitement, garantie par notre Constitution, avec des délais raisonnables pour les étudiantes et étudiants et pour nos collègues.