Communiqué du SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg
Remettons les personnels et les étudiants
au cœur du protocole sanitaire
Le 5 novembre 2020
Pour assurer la sécurité sanitaire de la communauté universitaire, le SNESUP-FSU considère que l’avalanche de circulaires ministérielles qui sont dépourvues de valeur réglementaire et qui sont souvent tardives, improvisées et contradictoires entre elles, ne peuvent constituer le seul outil pour construire un protocole sanitaire solide. Celui-ci doit être élaboré avec les laboratoires, les composantes et les équipes pédagogiques en tenant compte des spécificités des activités de recherche, des offres de formation, des pratiques pédagogiques et des caractéristiques des locaux. C’est par une co-construction des protocoles sanitaires en partant des acteurs de terrain que nous obtiendrons une anticipation et une prévention efficaces des risques et la meilleure protection possible des personnels et des étudiants. C’est aussi la condition d’une adhésion des personnels et des étudiants au protocole. La gestion pyramidale et hiérarchique actuellement mise en œuvre induit démobilisation et incompréhension dans notre communauté. Un équilibre doit donc être trouvé entre l’implication de la communauté, les orientations politiques et le contrôle du CHSCT dont les avis et conseils doivent être respectés.
Ainsi les examens et les cours de travaux pratiques (TP) qui sont autorisés en présence doivent se dérouler dans des conditions sanitaires optimales, avec des jauges précises, définies en fonction de la taille et des capacités d’aération des salles. La sécurité des étudiants et des personnels doit être mise au cœur du protocole sanitaire, avec la fourniture de masques de qualité pour les étudiants et les personnels. Des moyens humains et financiers doivent être alloués en urgence pour faire face aux conséquences du confinement et au surtravail généré par les enseignements à distance, lesquels soumettent personnels et étudiants à des risques psychosociaux importants. Par ailleurs, nous déplorons que les étudiants de Licence 1 soient privés de leur université alors qu’ils pourraient y être présents dans de bonnes conditions. Nous demandons que les étudiants de première année, qui sont ceux qui rencontrent le plus de difficultés, puissent bénéficier de cours en vis-à-vis dans des bonnes conditions de sécurité.
Concernant les multiples élections qui devaient se dérouler au mois de novembre, la présidence a réagi en deux temps. Malgré le confinement annoncé le 28 octobre, la décision de conserver le calendrier des élections aux conseils centraux et dans les conseils d’un grand nombre de composantes a été maintenue jusqu’au 2 novembre inclus. Le lendemain, à savoir la veille de la date limite de dépôt des candidatures, le président Deneken décidait de reporter les élections, mais sans aucune concertation préalable avec les organisations représentatives de notre communauté et sans consultation des conseils, ni du comité électoral.
Le SNESUP-FSU demande que la présidence organise dans les plus brefs délais une large consultation des organisations et associations représentatives de notre université - personnels et étudiants - afin de définir une stratégie pour faire face à la crise sanitaire et garantir le « bien-être physique, mental et social » - définition de la santé selon l’OMS - des personnels et des étudiants.
Le SNESUP-FSU demande que la gestion de la campagne électorale soit aussi discutée afin de garantir la démocratie universitaire. Le temps de la campagne doit permettre à la communauté de débattre du rôle de notre université face aux crises qui nous menacent : la crise sanitaire, la crise économique, la crise climatique, les crises sociales et démocratiques.
Le SNESUP-FSU accompagne et accompagnera les collègues mis en difficulté dans l’exercice de leurs missions, lesquelles sont compliquées du fait de l’épidémie, du manque de moyens, mais aussi de l’absence d’une stratégie claire, cohérente et partagée par toutes et tous. Il appelle les collègues à s’organiser au sein de leurs composantes et laboratoires et à se syndiquer. Plus que jamais nous avons besoin de solidarité active.