Université de Picardie Jules Verne : Motion du Comité Technique du 29 janvier 2018

Publié le : 29/01/2018

 

Université de Picardie Jules Verne :

Motion du Comité Technique du 29 janvier 2018

 

Le CT d'établissement a voté à l'unanimité (moins 1 NPPV du Sgen) la motion en PJ et ci-dessous :

Les représentants élus ( FSU, SNPREES-FO, SNPTES) au comité technique de l’Université de Picardie Jules Verne, réaffirment leur attachement au libre accès des bacheliers à l’enseignement supérieur public et regrettent vivement les nouvelles modalités choisies par le gouvernement pour l’organiser.

Alors que la loi « relative à l’orientation et à la réussite des étudiants » n’a pas encore été adoptée par le Parlement, le ministère contraint l’université à mettre en place une réforme dans le flou et l’urgence au détriment de ses autres missions. Il met une pression particulièrement inacceptable sur le monde universitaire et sur les lycées, et crée une insécurité détestable pour les futurs bacheliers qui vont être sélectionnés selon des modalités qu'ils ne connaissent toujours pas, et qu’ils vont découvrir au fur et à mesure.

Les universités ont à cœur d’accompagner, de former et de favoriser la réussite du plus grand nombre. C’est là tout le sens de leur mission. Mais pour atteindre cet objectif, il faut des moyens que le ministère nous refuse depuis des années.

Le comité technique dénonce le manque de moyens humains et financiers, rendant chaque année plus difficile les conditions d’opérer une rentrée digne et conforme pour ses étudiants et ses personnels. Et tout cela dans un contexte d'augmentation constante du nombre d'étudiants à accueillir. On conçoit mal comment l’établissement pourrait mettre en place, sans moyens adéquats, un accompagnement personnalisé des étudiants.

En demandant aux universités de classer les candidatures étudiantes selon un certain nombre de critères, alors que les universités ont des capacités d’accueil limitées, le ministère s’apprête en réalité à mettre en œuvre une sélection qui ne dit pas son nom. Sous couvert d’une supposée personnalisation, c’est un changement complet de la politique d’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur qui est organisé. C’est un recul historique, et certainement pas un progrès social.

La sélection des étudiants va de pair avec la mise en concurrence des établissements : comment ne pas voir que la réforme en cours vise à faire le tri entre les établissements dits « d’excellence » qui accueilleront les « excellents » étudiants et les « autres » établissements qui accueilleront les « autres » étudiants ?

Afin de continuer à défendre le service public universitaire français, les représentants élus au comité technique invitent leur président, leurs doyens, leurs instances décisionnaires à refuser de mettre en place cette réforme de l’accès à l’université et réitèrent son appel au ministère afin que soient accordés aux universités les moyens humains et matériels nécessaires pour assurer ses missions.