Université de Nantes : « La sélection à l’entrée de l’université ne passera pas par nous » – Pétition en ligne

Publié le : 15/03/2018

Université de Nantes :

« La sélection à l’entrée de l’université ne passera pas par nous »

Signez la pétition en ligne !

 

Nous soussigné·e·s, membres du personnel de l’Université de Nantes, nous refusons l'instauration de barrières à l'entrée de nos filières de formation en Licence, induite par le tri et le classement des dossiers envoyés par les lycéen·ne·s.

Nous réaffirmons le principe de l'université comme service public ouvert à tou·te·s les bachelièr·e·s qui le souhaitent, dans les formations de leur choix, le baccalauréat constituant le premier grade universitaire.

Les dysfonctionnements d'APB, notamment l'injuste tirage au sort subi par des étudiant·e·s les années passées, sont attribuables à une pénurie de places et à l'accumulation de manques de moyens. Ils ne sauraient légitimer le filtrage systématique de toutes les demandes. Ce sont des postes de BIATSS, d’enseignant·e·s et d'enseignant·e·s-chercheur·e·s, des bâtiments, qui manquent et qu'il faut créer. Cet effort est d'autant plus nécessaire, qu'en raison du boom démographique des années 2000, le nombre de bachelièr·e·s continuera de s'accroître. L'accueil à l'université doit être ouverte à tou·te·s, répondre aux demandes de la société, et non dépendre de débouchés professionnels largement imprévisibles, ni de décisions arbitraires venant du ministère ou des rectorats.

Nous affirmons notre attachement quotidien à améliorer l'orientation et la réussite de nos étudiant·e·s. Nous ne nions pas les difficultés rencontrées par certain·e·s d’entre eux et elles. La solution ne réside cependant pas dans un processus de sélection qui ne fera qu'aggraver les inégalités sociales face à l'enseignement secondaire et supérieur, en leur donnant une base légale et une légitimité nouvelle. En effet, à l'autocensure des familles et des candidat·e·s moins armé·e·s culturellement et scolairement, s'ajouteront les multiples biais de sélection sociale que les "attendus" introduisent. Ces "attendus" favoriseront les détenteur·trice·s de certaines ressources (depuis l'engagement associatif, jusqu'à l'accès aux séjours à l'étranger en passant par la familiarité avec certains univers professionnels, etc.) que l'école peut de moins en moins offrir à chacun·e, là encore faute de moyens suffisants, et auxquelles seul·e·s certain·e·s candidat·e·s peuvent avoir accès.

Par ailleurs l'absence de moyens accompagnant la mise en place de ParcourSup montre bien que sous couvert d'orientation, la réforme cherche à instaurer une sélection pour résoudre un problème démographique qui aurait dû être anticipé. Nous souhaitons bien sûr accompagner les étudiants en difficulté à l'entrée à l'université, mais cela ne pourra se faire sans moyens supplémentaires conséquents.

La sélection instituée par ParcourSup s'inscrit par ailleurs dans un plan plus général de libéralisation de l'enseignement dont la réforme de l'arrêté Licence (mettant fin à la Licence en 3 ans) et la réforme du baccalauréat sont le reflet. À terme, si nous ne réagissons pas, ces réformes accentueront la hiérarchisation et la mise en concurrence des lycées comme des universités créant par conséquent des disparités dans la valeur des diplômes nationaux.

C'est pourquoi, par cette tribune, nous nous engageons à ne pas mettre en œuvre le tri des bachelièr·e·s que l'on cherche à nous faire appliquer : nous garantissons que nous ne donnerons aucun avis défavorable, aucune acceptation sous condition, et que nous refuserons de classer entre eux les dossiers. Aucune hiérarchie n'est légitime entre les demandes de celles et ceux qui ont droit à s'inscrire dans la filière de leur choix.

Nous appelons à l'adoption des motions reprenant les principes de cette tribune au niveau des services, des départements et des composantes de l'Université.

Nous demandons aussi à nos collègues de l'enseignement secondaire d'agir dans le même sens et de développer toutes les initiatives capables d'enrayer ce processus délétère.

 

SIGNEZ ICI LA PÉTITION

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Pour celles et ceux qui acceptent de rendre leur nom public, merci de bien vouloir indiquer votre statut professionnel d'exercice à l'Université de Nantes dans la case « Je signe parce que... ».

Outre la possibilité de signer en ligne, et si vous préférez, vous pouvez vous déclarer signataire de la présente tribune à l’adresse suivante : [email protected]