Cette réforme est menée sans le soutien des collègues dans les IUT ni la moindre concertation avec eux. Il apparaît clairement que le calendrier politique et l'évitement du débat démocratique sont les seules motivations du ministère pour imposer cette précipitation. De leur côté, les commissions pédagogiques nationales, qui devraient normalement être au cœur du travail, ne sont pas associées ou très faiblement, alors que leur rôle est d'articuler les préoccupations académiques et professionnelles.
Une réforme ne peut être menée par l'injonction permanente et parfois paradoxale. Elle nécessite l'adhésion et la coordination entre milieux académiques et professionnels. Le calendrier doit donc être nécessairement desserré pour permettre ce travail indispensable et la révision des objectifs et moyens. C'est pourquoi, le SNESUP-FSU continue de demander un report de la mise en place de cette réforme du BUT à 2022. Ne pas le faire, c'est construire l'échec d'un diplôme.
Le SNESUP-FSU rappelle qu’il défend une Licence Universitaire de Technologie* qui soit pleinement une licence, et qui dispose d'un arrêté spécifique. Il est urgent d'investir dans de telles licences technologiques qui assument une double finalité d'insertion professionnelle et de poursuites d'études. L'avenir de la jeunesse passe par une revalorisation des diplômes du service public. Être ambitieux pour les IUT, c'est leur permettre de construire dans le temps des formations ouvertes à tous. La réforme du BUT, menée sans coordination avec les collègues, les étudiants et les acteurs dits professionnels et fortement cadrée par une approche par compétences imposée à tous sans discussion est très loin de cette ambition.
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