Article paru dans le mensuel n° 667 - Septembre 2018
➔ Par Hervé Christofol, secrétaire général, et Nathalie Lebrun, secrétaire nationale
Fin août, au dernier jour d’inscription, seulement un peu plus de la moitié des inscrits avaient obtenu une affectation par le biais de Parcoursup. Si l'échec de ce système était prévisible, sa mise en oeuvre a dépassé les scénarios les plus pessimistes.
Dès 2017, nous avions dénoncé le système Parcoursup qui s’annonçait déjà conservateur, austéritaire, anxiogène, bureaucratique et inégalitaire(1). Mais la catastrophe de sa mise en œuvre a dépassé les scénarios les plus pessimistes en reproduisant et en aggravant les inégalités sociales et culturelles et en imposant une veille durant tout l’été à plus de la moitié d’une promotion de bacheliers, aux responsables de formations de premier cycle ainsi qu’aux rectorats.
Le 27 août 2018, à une semaine de la rentrée, au 98e jour de la procédure d’affectation Parcoursup et dernier jour d’inscription dans les formations historiquement sélectives, 61 % des inscrits (497 809 candidats) ont accepté une affectation, 11 % (86 900 candidats) sont en attente de mieux, 7 % (60 054 candidats) sont sans proposition, et 21 % (167 286 candidats) ont abandonné la plateforme (cf. graphique ci-dessous).
Pour mémoire, en 2017, APB avait dès le premier jour satisfait le premier voeu de 61 % des inscrits, 81 % avaient obtenu un de leurs trois premiers choix et 70 % l’avaient accepté. Avec la plate-forme Parcoursup, les lycéens subissent une double peine : non seulement 50 % d’entre eux n’ont pas eu de proposition au premier jour d’ouverture de la plate-forme, mais en plus ceux qui ne correspondent pas aux attendus retenus par des responsables des formations de licence ont dû attendre tout l’été que d’autres, mieux placés qu’eux, se désistent. Cette procédure aura dès le premier jour culpabilisé 50 % d’une promotion et mis sous tension 40 % d’entre eux, tandis que plus de 20 % l’abandonnaient définitivement, soit pour renoncer à leur projet de formation, soit pour se tourner vers des formations privées non référencées. (...)