Pour retrouver du sens, donnons la priorité à l’accueil des étudiant.es
et banalisons la semaine du 18 janvier !
Communiqué du SNESUP-FSU de l'Université de Strasbourg
16 janvier 2021
Le début du second semestre à l’Université de Strasbourg se fait dans la plus grande incertitude et la confusion la plus invraisemblable. Le ministère et le gouvernement en sont comptables. Mais aussi la direction et l’administration provisoire de notre université. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucun message aux personnels ne vient donner des orientations pour la semaine prochaine, qui doit être celle de la reprise des cours. Mais, si des composantes reprennent les cours le 18 à distance, d’autres attendent le 25, alors que nous sommes en train de découvrir le décret modifié qui a été publié au Journal officiel ce samedi 16 janvier. Pendant tout ce week-end des directions de composante et des centaines de collègues travaillent comme des brutes pour que tout soit prêt lundi. Où allons-nous ? Que sommes-nous en train d’accepter ? Il est urgent de retrouver la raison. Nous n’accepterons pas que 2021 soit une année du “tout numérique", de la connexion permanente et de la souffrance généralisée. Il est urgent de nous arrêter !
Le SNESUP-FSU, avec d’autres acteurs de notre université qui se sont exprimés en ce sens, invite donc notre communauté à prendre le temps d’une réflexion commune avec les étudiant.es et propose que toutes les composantes qui le décideraient soient autorisées à banaliser la semaine du 18 janvier. Le collectif ROGUE-ESR a fait des propositions que nous soutenons, en particulier celle-ci : « Banalisation d’une ou plusieurs semaines au mois de janvier pour favoriser la libre rencontre des étudiants sur les campus, en petits groupes, en vue de dispenser des enseignements de soutien, de tenir des débats sur la pandémie et ses conséquences en association avec des psychologues, de réfléchir avec les étudiants à la sécurité sanitaire, à la communication académique qui doit permettre de limiter l’isolement, à la création de revues ou journaux, de webradio de campus ou de département, de réseaux de solidarité, etc. »
Nous ne pouvons nous résoudre à reprendre les enseignements à distance sans un bilan et une réflexion collective sur les conséquences de telles pratiques, dont nous savons à quel point elles génèrent de la souffrance. Des étudiant.es font aujourd’hui des tentatives de suicide. D’autres ont mis fin à leurs jours. Notre université à un devoir de protection, non seulement de tous ses personnels qui vont mal, mais aussi des étudiant.es qui vont encore plus mal. Il est donc essentiel que nous offrions la possibilité à celles et ceux qui le souhaitent de rencontrer leurs enseignants dès cette semaine.
Cependant, dans le cas où la semaine du 18 janvier ne serait pas banalisée, le SNESUP-FSU, sur la base du décret modifié ce 15 janvier qui autorise la tenue de TD et TP à compter de sa publication - le 16 janvier -, apportera son soutien aux collègues qui proposeront aux étudiant.es volontaires de L1 de les accueillir en demi-jauge dès le 18 janvier dans leur TD et TP, et ceci en vue de favoriser un réel contact et une relation humaine à l’occasion des premiers cours de ce semestre. Ces cours devraient offrir la possibilité aux étudiants éloignés de participer à distance et se tenir dans le strict respect du protocole sanitaire. Nous rappelons à ce sujet que le SNESUP, avec ses élu.es de la FSU et les autres représentants des personnels travaillent à améliorer en permanence notre sécurité sanitaire, sans être toujours entendus. En témoignent les avis adoptés lors de la séance du 5 janvier et que nous annexons à ce communiqué.
Aujourd'hui ce n’est pas seulement la crise sanitaire qui accable personnels et étudiant.es. C’est sa gestion cala miteuse et toute la politique du gouvernement. Le SNESUP-FSU alerte sur les risques majeurs de disparition du CNU suite à la décision de supprimer la qualification des maîtres de conférences titulaires pour accéder au corps de professeur. Voir ICI la déclaration des élu.es du SNESUP-FSU au CTU. Nous invitons enfin tous les collègues à préparer dès la semaine qui vient la journée de grève et de mobilisation nationale du 26 janvier pour exiger une autre politique et les moyens humains et financiers qui nous manquent cruellement. Des initiatives seront prises très prochainement pour proposer un cadre de mobilisation sur les campus strasbourgeois.
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Avis pris par le CHSCT de l’Université de Strasbourg le 5 janvier 2021
(avis adoptés à l’unanimité)
1. Avis sur le jour de carence :
Les représentants des personnels demandent la suppression du jour de carence, pour tous les arrêts maladie, qu’ils soient ou non liés au Covid.
2. Avis sur la reprise des cours en présence :
Les représentants des personnels soutiennent le principe d’une reprise des cours de TP et de TD pour les étudiants de Licence 1 à compter du 18 janvier en demi-groupe et accompagnée d’un protocole sanitaire renforcé. Pour tous les autres niveaux la reprise des cours de TP et de TD pourrait être envisagée à compter de début février, sous réserve que les conditions sanitaires s’y prêtent.
3. Avis sur la campagne de vaccination, sur les tests et le protocole sanitaire :
Les représentants des personnels demandent à la présidence de l’université de travailler avec les autorités administratives et sanitaires compétentes en vue de mettre en place au sein de l’université une campagne de vaccination pour tous les personnels et tous les étudiants qui souhaitent être vaccinés. Ils renouvellent leur demande de mise en place de tests collectifs, massifs et réguliers. Ils rappellent à leur employeur son obligation de sécurité à l’endroit de tous les agents. A cette fin, ils demandent que tous les moyens matériels, techniques et humains soient apportés afin de sécuriser les locaux, les personnels et les étudiants : ventilation, aération et filtration des locaux, gels et spray en quantité suffisante, nettoyage des toilettes plusieurs fois par jour, mise en place d’abattants sur tous les wc, mise à disposition de masques FFP2 pour tous les personnels qui en font la demande.
4. Avis sur les moyens humains et les postes :
Afin de prendre en charge la souffrance psychologique des personnels et des étudiants et l’ensemble des conséquences liées à la pandémie en termes de santé au travail et de risques psychosociaux, les représentants des personnels demandent le doublement des postes de titulaire de médecin de prévention, de psychologue du travail et d’assistant.e social.e.
5. Avis sur le télétravail
Les représentants des personnels demandent que chaque personnel, après un dialogue avec son encadrant et son groupe de travail, puisse organiser son temps entre présentiel et distanciel dans le respect des préconisations nationales. Chaque personnel doit également pouvoir aménager ses horaires de présence pour éviter par exemple les heures d’affluences dans les transports en commun. Nous rappelons que la base du télétravail est la confiance entre les personnels et leur encadrement.