Ces derniers mois, les questions de revalorisation des carrières scientifiques dont celles des enseignant·es-chercheur·es sont abondamment évoquées. Mais derrière les discours qui semblent faire consensus, un bon nombre de directions d’établissements d’enseignement supérieur procèdent sans bruit à une véritable dévalorisation de ce métier. En 2019, une trentaine d’entre elles a choisi de de ne pas attribuer une part significative des contingents d’avancements au choix qui leur avaient été notifiés.
Les maîtres de conférences se sont ainsi retrouvé·es privé·es d’environ 15 % des possibilités d’avancement local au sein de leur corps, et les professeur·es d’université plus de 6 %. Les politiques locales malthusiennes portent particulièrement préjudice aux enseignant·es-chercheur·es affecté·es dans les établissements concernés. Elles bafouent le principe d’égalité de traitement qui doit présider au sein d’un même corps national.
Les enseignant·es-chercheur·es paient ainsi au sens propre les politiques combinées d’autonomie des universités, d’austérité budgétaire et d’individualisation salariale donnant la priorité aux primes de quelques-un·es sur les possibilités d’avancement du plus grand nombre.
Cette situation n’a certainement pas d’équivalent chez d’autres corps de la Fonction publique. En ce début de phase locale de la campagne d’avancement et compte tenu de l’inertie du ministère devant cette véritable remise en cause des taux de promotion nationaux, le SNESUP-FSU inaugure des podiums « dévalorisation des EC ». Les podiums 2020 distinguent les équipes dirigeantes qui ont le plus saccagé les perspectives de carrière au sein d’un corps d’enseignant-chercheur lors de la campagne 2019.
Les cinq podiums relatifs aux différents niveaux d’avancement dans les corps de maîtres de conférences et de professeurs d’université sont présentés sur le site du SNESUP-FSU.
Des compléments d’analyse, les données complètes et la méthodologie employée sont disponibles sur cette même page.
En informant les collègues en poste dans les pires établissements pour les perspectives de carrière au sein d’un corps d’EC, notre syndicat les appelle à réagir et les soutiendra. Faisons en sorte que cette première édition des podiums « dévalorisation des EC » soit la dernière !