Françoise Rivière, section snesup-uppa
La mobilisation qui a accompagné en 2018 à l’UPPA (Université de Pau et des Pays de l’Adour) la mise en place de Parcoursup a conduit la direction de l'établissement à rendre effective la réponse "oui" à (presque) tou.te.s les candidat.e.s postulant pour entrer en licence. Ce geste a placé notre établissement en pointe dans le refus de la sélection qui s’est mise en place.
Mais passer de la parole aux actes et de l'engagement moral à l'engagement réel de ne pas sélectionner à l'entrée en licence ne va pas de soi dans le cadre de la plate-forme Parcoursup. En effet, comment tenir la volonté de ne pas classer les candidatures, alors même qu’elles excèdent très largement les capacités d'accueil du fait en particulier des vœux multiples des candidat.es ? Justement, du fait des candidatures multiples et au regard d’une analyse rigoureuse des données passées, nous savions qu'il y aurait de la place pour tou.te.s lorsque chacun.e aurait fait le choix final de sa formation. A l’exception de filières traditionnellement « en tension ».
Ainsi, alors que nombre de collègues avait refusé de constituer les commissions de classement, le président a indiqué que l'UPPA ne procèderait pas aux opérations d'examen et de classement des dossiers, sauf pour les filières "en tension" identifiées depuis plusieurs années, estimant qu’il s’agirait « d’une perte de temps et d'énergie".
Mais encore fallait-il trouver un accord avec le rectorat et le ministère pour "appeler" tou.te.s les candidat.e.s sous Parcoursup, c'est à dire concrètement de dire "oui" à tou.te.s même si cela excède très largement les capacités d'accueil déclarées. Une forme de "surbooking" qui devait se révéler sans risque par le jeu automatique des désistements successifs des candidat.e.s de leurs voeux les moins préférés. Après négociations et du fait des fortes mobilisations locales et nationales, ministère et rectorat ont donné leur accord pour un paramétrage adéquat de Parcoursup, si et seulement si la demande émanait du président de l’établissement. Et c’est ainsi que tout.es les candidat.es ont un « oui » définitif dès la première moulinette de Parcoursup et trouvent depuis deux ans leur place à l’UPPA, à l’exception des filières en tension.
Les filières traditionnellement en tension dans l'établissement en raison d'un nombre insuffisant d'enseignant.e.s sont : STAPS, informatique, sociologie et sciences de la vie. Chaque année, cette liste est revue. Mais à l’exception de la licence STAPS, des solutions ont pu être trouvées depuis deux ans pour l’ensemble des candidat.es, parfois à l’issue d’un dialogue pour intégrer une filière proche du vœu.
Il convient de préciser que l’UPPA est un établissement de taille moyenne de 13 000 étudiant.es réparti.es sur cinq sites jouant pleinement son rôle d’université de proximité.