Un SNESUP offensif, au plus près des collègues,
pour la transformation sociale
et le développement du service public
Votez et faites voter pour la motion d’orientation ÉÉ-PSO
au ongrès national d’orientation du SNESUP-FSU, 25-27 juin 2019
Le service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) ainsi que ses personnels sont soumis depuis 2007 à un régime d’austérité institutionnalisée dont les gouvernements français successifs ont accru les aspects répressifs et inégalitaires.
La mise en place d’une sélection à l’entrée à l’Université (loi ORE), après celle instituée en master, comme la hausse programmée des droits d’inscription, notamment pour les étudiants hors UE, montrent, s’il en était besoin, que les études supérieures et la jeunesse ne sont plus une priorité politique. Parcoursup creuse le sillon de la sélection économique et sociale à l’entrée de l’ESR et amplifie la ségrégation entre étudiant·es, entre filières, entre universités, entre universités et CPGE, etc. Cette réforme est congruente avec celle du lycée et la loi Blanquer.
L’autonomie « contrainte » des universités se traduit par la mise en concurrence généralisée entre collègues, entre formations, conduisant à la dégradation des conditions de travail et à l’émergence d’un précariat intellectuel. L’obligation qui est faite aux établissements de se regrouper et de rechercher des financements extérieurs conduit à une privatisation de l’ESR, dont le patrimoine sera bientôt « vendu à la découpe » sous couvert de valorisation. Quant à la recherche, elle est toujours plus soumise à la loterie des appels à projet, à l’obsession de l’excellence et autres injonctions normatives qui contraignent les équipes à monétiser leurs travaux plutôt qu’à construire des connaissances.
Les formations sont, elles aussi, de plus en plus subverties par les procédures d’appel à projet et soumises à l’impératif de l’employabilité immédiate. De plus, cette logique d’appels à projet détruit la collégialité dans la prise des décisions, remet en cause les libertés académiques et impose des rapports hiérarchiques. Au total, l’ensemble des réformes actuelles a pour résultat un abandon du droit d’accès à l’éducation et à la connaissance pour tou·te·s et conforte un marché de l’éducation où l’étudiant·e achète à crédit son diplôme…
L’actualité récente montre à quel point depuis 2007, l’ESR a servi de « point d’entrée » pour la mise en place de la « gouvernance » des établissements et la remise en cause des statuts des personnels. On retrouve cet ensemble de normes dans l’actuel projet de transformation de la Fonction publique, des services publics, et dans la nouvelle réforme de la formation des enseignant·es. Face à l’accélération de ces réformes structurelles, l’heure est au réarmement militant de l’outil syndical national et local.
Partir « à l’assaut du ciel » a toujours été la ligne de conduite de ÉÉ-PSO. N’est-ce pas prendre le risque d’aller à contre-courant ? Notre conviction est qu’il faut parfois l’assumer quand les circonstances et nos valeurs l’exigent. Cette clarté est pour nous la condition pour garder la confiance des syndiqué·es et des personnels, mener les luttes avec eux et gagner ensemble. Nous avons systématiquement fait des propositions en ce sens dans le cadre des instances nationales du SNESUP, sans être toujours entendu. Donner la priorité à la quête de positions exécutives dans les établissements, où l’impuissance syndicale se conjugue trop souvent avec des dérives individuelles, est délétère pour notre syndicat. Il est plus important que l’ensemble des sections syndicales d’établissement créent des liens avec les personnels précaires. Notre syndicat a enfin besoin de statuts en adéquation avec nos valeurs. Mais si ceux-ci méritent assurément d’être actualisés, ce n’est pas prioritairement par cette voie que se construira la revitalisation syndicale nécessaire. Afin de la mettre en œuvre, il importe que les instances nationales du SNESUP développent la formation des militant·e·s, une capacité d’expertise et de communication au service des sections.
Dans un contexte fédéral (FSU) trop imprégné d’un « narcissisme de la défaite » mortifère et de plus en plus tenté par la recherche d’alliances avec un syndicalisme d’accompagnement, le SNESUP n’a globalement pas démérité dans ses positionnements récents. ÉÉ-PSO, par ses prises de position, a fortement contribué à limiter cette dérive, notamment par son action. Le rôle que joue ÉÉ-PSO dans cette période charnière pour le syndicalisme de transformation sociale illustre l’importance de l’existence des tendances, à la fois dans les syndicats nationaux et dans la FSU. Elles sont en effet garantes d’un débat démocratique sur les orientations collectives et d’une diversité militante qui est notre bien commun.
Le syndicalisme du XXIe siècle reste à inventer : les enjeux planétaires et les mobilisations qui les accompagnent doivent retenir notre attention. Faire le lien entre la défense des personnels, des institutions démocratiques, des peuples opprimés et des causes sociales et écologiques est un défi pour notre organisation syndicale. Cela suppose des orientations claires, une ferme volonté de lutter contre les politiques néolibérales et une éthique partagée dans l’engagement militant. Les signataires de la présente motion partagent ces valeurs d’émancipation, de justice sociale, de solidarité et d’égalité et s’engagent à les défendre.
Les signataires en soutien de la motion au 20 mai 2019 figurent à la suite du texte de la motion : https://eepso.wordpress.com/2019/04/02/un-snesup-offensif-au-plus-pres-des-collegues-pour-la-transformation-sociale-et-le-developpement-du-service-public/
Pour signer la motion et/ou nous contacter [email protected] | eepso.wordpress.com