Les Marches pour les sciences du samedi 22 avril : un succès planétaire
600 Marches pour les sciences ont été organisées dans le monde le samedi 22 avril 2017. En France, elles ont réuni 12 000 manifestants dans 22 villes. A Paris où les organisateurs attendaient 2 000 personnes et la préfecture de police 800, ce sont plus de 5 000 manifestants qui ont battu le pavé entre le Jardin des plantes et la place Saint -Michel en passant par Jussieu, le Collège de France et Paris-V.
Cette manifestation initiée par des scientifiques et des citoyens américains pour protester contre les politiques de Donald Trump a été reprise par des citoyens et scientifiques du monde entier pour :
- une science qui sert le bien commun
- des politiques et des lois au service de l’intérêt public et basées sur des faits
- une science ouverte et honnête avec une portée sociale, une science au bénéfice de tous
- des financements pour la recherche et ses applications
Outre atlantique le président des Etats-Unis n’hésite pas à remettre en cause les faits scientifiques pour tenter de minimiser l’impact sur la santé et l’environnement des produits et productions des multinationales. Il s’agit en fait de leur permettre de développer leurs permis d’exploitation et leurs profits. Il a diminué drastiquement les subventions de l’agence fédérale de protection de l’environnement (U.S. Environmental Protection Agency EPA) et nommé à sa tête un climato-sceptique, ancien dirigeant de l’industrie pétrolière. Or, comme l’affichait une manifestante : « il n’y a pas de Plan(ète) B ».
En France, depuis 10 ans, le budget du ministère accordé aux organismes de recherche régresse : 6000 emplois sont gelés dans les EPST et plus de 12 000 dans les établissements d’enseignement supérieur. La précarité touche les plus jeunes travailleurs de la recherche. Poursuivre cette politique, c’est sacrifier toute une génération de scientifiques et de personnels techniques.
L’intersyndicale CGT-SNTRS, SNCS-FSU, SNESUP-FSU et SUD-recherche-EPST a participé à ces marches et a inscrit la lutte contre la précarité parmi les revendications de cette journée. Plusieurs slogans pour des sciences indépendantes, ni vassalisées, ni paupérisées, ni précarisées ont ainsi pu être repris par les manifestants :
- Des scientifiques précarisés, ce sont des sciences en danger !
- Des financements privés, c’est le risque de résultats orientés !
- Titularisation de tous les précaires employés pour des fonctions pérennes !
- Nous avons besoin de 6000 créations d’emplois par an pendant dix ans dans l’ESR pour remplir nos missions !
- Des sciences reconnues, c’est une valorisation du doctorat dans les conventions collectives et la fonction publique, …
Ces revendications ont été bien reprises par les médias. Cette initiative appelle à de nouvelles actions dans les mois qui viennent. Le SNESUP-FSU y travaillera.