Cette nouvelle étape dans la remise en cause du service public de l’ESR intervient dans le contexte du reconfinement, alors que les campus sont majoritairement fermés aux usager·es, qu’il n’est donc pas possible de se rassembler pour échanger et construire des mobilisations, et que l’ensemble de la communauté consacre toute son énergie au maintien du lien pédagogique à distance afin de permettre à toutes et tous les étudiant·es de poursuivre leur formation. La crise sanitaire nécessite des décisions budgétaires fortes pour éviter une catastrophe pour les étudiant·es : réduction des effectifs par dédoublement, recrutement, travaux, etc. La ministre n’a rien avancé en ce sens malgré nos alertes. De toute évidence, sa priorité, comme celle du gouvernement, est ailleurs, dans la défense d’une loi qui acte la fin d’une conception démocratique d’un service public de l’ESR ouvert à toutes et tous.
Frédérique Vidal n’a jamais tenu ses engagements vis-à-vis du monde universitaire, elle a défendu des budgets insuffisants qui n’ont jamais pris en compte l’accroissement du nombre d’étudiant·es. Elle n’a respecté ni les instances représentatives des personnels, ni le dialogue social et elle a notamment soutenu l’amendement au projet de LPR supprimant la qualification par le CNU après avoir volontairement écarté ce sujet durant la phase de concertation sur la LPR avec les organisations syndicales. Quel dialogue peut-elle encore prétendre entretenir avec la communauté universitaire, alors que tant de questions engageant à la fois la situation actuelle et l’avenir du service public de l’ESR restent en suspens ?
Pour le SNESUP-FSU, la ministre a désormais perdu toute crédibilité.