Lettre au Réseau des ESPE, à la CPU et le réseau des VP-CFVU

Publié le : 27/06/2018

Paris, le 27 juin 2018

Monsieur le président du Réseau des ESPE,
Mesdames, Messieurs les membres du Réseau des ÉSPÉ,
Monsieur le président de la CPU,
Mesdames et Messieurs les présidents d’université,
Mesdames et Messieurs les Vice-présidents des CFVU des
universités,

Mesdames et Messieurs

La « réforme » de la formation des enseignant·e·s est bien le prochain chantier de l'éducation, engagé par le
ministre Blanquer début juin. Diverses annonces et recommandations ont récemment été rendues publiques :
référé de la Cour des comptes, rapport des Inspections générales sur la formation continue dans les ÉSPÉ,
projet de ce que le ministère appelle “prérecrutements”, allusions au changement de position du concours… A
mots couverts et malgré un éparpillement apparent, ces annonces, mises bout à bout, font système et
dessinent un projet global pour la formation des enseignants - dont, encore une fois, les acteurs et principaux
intéressés sont écartés. L’inquiétude grandit quant aux conséquences de mesures “nouvelles” sur la formation
des enseignants, les sujétions imposées aux étudiants et stagiaires et les contraintes renforcées qui vont
peser sur les enseignants et formateurs des masters MEEF.
Aujourd’hui, nous demandons instamment au Réseau des ÉSPÉ, à la Conférence des VP CFVU et la à CPU
de bien vouloir accepter de rompre le silence assourdissant où ils se sont enfermés, de s’exprimer clairement
sur leur conception de la formation des enseignants. Nous demandons aux Président·es d’université et aux
directeurs d’ÉSPÉ de peser de tout leur poids pour que les conditions d’un vrai débat soient enfin réunies
avec les enseignant·es et les personnels !
Il est nécessaire que chacun·e fasse connaître à l’ensemble de la communauté ses positions sur les questions
que soulèvent les projets du ministère :
Quelles conception de la formation initiale ? Quels types de stage de formation (de la licence au
master) ? Avec quel statut ? Quelle progressivité ? Quel encadrement ? Quel volume de stage
compatible avec une formation de master ? Et avec une formation de licence ?
Y a-t-il une position meilleure qu’une autre pour les concours de recrutement dans le continuum de
formation ? Quel avis sur une épreuve d’admissibilité en fin de L3 ? Avec quels contenus ? Quelle
préparation à cette/ces épreuve/s ? Quel impact sur les parcours des étudiant·es en licence ?
Quelles sont les modalités de formation à envisager après l’admissibilité si admissibilité et admission
…/…
Syndicat national de l’enseignement supérieur – Fédération syndicale unitaire – SNESUP FSU
78 rue du Faubourg Saint-Denis – 75010 PARIS Tél. : 01.44.79.96.21 – Fax : 01.42.46.26.56 – [email protected]
sont dissociées sur des années différentes ? Quelle place pour la recherche ? Quelle place pour la
formation didactique et disciplinaire ? Quelle place pour la formation générale professionnelle ?
Un passage obligé par la contractualisation et la précarité est-il selon vous acceptable ? Opportun ?
Quelle différence selon vous avec le statut de stagiaire ?
Si, comme les annonces le laissent présager, les recrutements d’enseignants à venir se feront pour
partie sous statut de fonctionnaire stagiaire, pour partie sous statut contractuel présenté comme “plus
souple”, cela voudra dire former des étudiants admissibles et non admissibles dans les M1 et dans les
M2 ; quels critères à l’entrée en master MEEF ? quelle organisation des parcours ?
Dans les “réformes” à venir : quel minimum horaire pour les maquettes de master êtes-vous prêts à
défendre ? La conception des maquettes de formation relève-t-elle selon vous des équipes
enseignantes en charge des MEEF ?
La gestion actuelle des stagiaires en parcours dits “adaptés” pour des lauréats non issus d’un M1
MEEF vous paraît-elle convenable ? Quelles améliorations demandez vous aux ministères pour
l’avenir ?
Si “réforme” il y a, pensez vous que le fonctionnement des ÉSPÉ peut-être amélioré ? Les instances
vous semblent-elles conformes aux normes habituelles qui régissent les composantes universitaires ?
Nous sommes certains que, comme nous, ces sujets vous préoccupent et sont l’objet de vos travaux. Les
dispositions que vous ne manquerez pas de prendre pour organiser le débat et défendre une formation des
enseignants de haut niveau seront suivies avec la plus grande vigilance par la communauté des enseignants
et formateurs des ÉSPÉ.
C’est pourquoi nous vous remercions de l’attention que vous porterez à nos questions et de l’élaboration de
réponses qui sont attendues avec le plus grand intérêt et la plus vive préoccupation dans les ÉSPÉ et les
universités.

Nous vous adressons, Mesdames, Messieurs l’expression de nos sentiments les meilleurs

Hervé Christofol, secrétaire général

Muriel Coret et Vincent Charbonnier, co-responsables du collectif FDE du SNESUP-FSU

Syndicat national de l’enseignement supérieur – Fédération syndicale unitaire – SNESUP FSU
78 rue du Faubourg Saint-Denis – 75010 PARIS Tél. : 01.44.79.96.21 – Fax : 01.42.46.26.56 – [email protected]