Le verdict est tombé pour les 3 inculpés de Nanterre - Communiqué de la section SNESUP-FSU de l'Université de Paris-Nanterre, 18 octobre 2018

Publié le : 19/10/2018

 

Communiqué de la section SNESUP-FSU de l'Université de Paris-Nanterre

 

Ce mercredi 17 octobre le verdict est tombé pour les 3 inculpés de Nanterre

 

Lors de la mobilisation contre la loi ORE, 7 interpellations avaient eu lieu sur notre campus suite à l’intervention des forces de l’ordre à la demande du président de notre université le 9 avril. Ces interpellations avaient principalement visé des militants syndicaux, politiques et associatifs étudiants réunis en AG, parallèlement à celle tenue par les personnels dans une salle voisine. Si 4 de ces interpellations n’avaient pas eu de suites judiciaires, il n’en a pas été de même pour les 3 autres.

Il a été prononcé une peine de 6 mois ferme pour le militant associatif (il participe activement à des missions d’alphabétisation et d'apprentissage de la langue française auprès de migrants sur notre campus), une peine de 4 mois avec sursis pour le représentant syndicaliste de l’UNEF à la CFVU et une relaxe pour le dernier inculpé.

Ces peines sont inadmissibles au regard des faits qui leurs sont reprochés. Il s’agit de peines pour l’exemple qui entrent dans une volonté, de plus en plus assumée, de criminalisation des mouvements sociaux. Des peines judiciaires pour la chemise arrachée chez Air France, aux condamnations à répétition des facteurs grévistes du 92, aux peines de prison de  nos étudiants, nous nous devons de réagir et de dénoncer cette judiciarisation et criminalisation des mouvements sociaux. Aujourd’hui ce sont nos étudiants qui écopent de peines pénales, à Nantes c’est notre collègue sociologue Gildas Loirand, qui a subi une sanction disciplinaire en lien à son opposition à Parcoursup, et tel autre collègue encore ailleurs pour avoir voulu défendre un droit fondamental de l’idéal républicain : celui d’étudier.

C’est dans ce même état d’esprit que le collectif des sans-facs a rencontré les semaines passées la présidence de notre université. Lors de leurs échanges il avait été négocié l’inscription de 70 étudiants parmi les 300 dossiers de sans fac constitués par l’UNEF. A ce jour la présidence n’a inscrit que 40 étudiants supplémentaires, revenant ainsi sur ses  engagements. Pour que la présidence tienne ses engagements, ce collectif de sans-fac, soutenu par l'UNEF, occupe depuis hier soir les étages du bâtiment B. Au regard des conséquences déplorables qui en résultèrent il y a quelques mois,  le recours aux forces de l'ordre, particulièrement dans le contexte actuel et avec le souvenir des évènements du 9 avril, ne serait bon pour personne.

Nous demandons à la présidence de notre université de mettre tout en oeuvre pour que les dossiers de nos 2 étudiants inculpés soient soutenus avec force lors de leur comparution en appel et reçoivent toute l'assistance que peut leur apporter notre établissement. Nous lui demandons, en outre,  de respecter ses engagements pris lors de ses négociations avec l’UNEF concernant le nombre d’inscriptions supplémentaires d’étudiants sans fac. Nous lui demandons enfin de se garder d'avoir recours aux forces de l'ordre en prétendant "régler" l'occupation du bâtiment B par le collectif des sans-fac,  risquant au contraire de lancer un nouveau cycle difficile pour l'université.