La Lettre aux retraité.e.s n° 114 - Juillet 2018

Publié le : 05/07/2018

 

 

Cette année 2017-2018 a vu beaucoup de luttes sociales : les lycéen.ne.s, étudiant.e.s et universitaires contre le dispositif désastreux Parcoursup, les cheminots pour le service public et la défense de leur statut, les fonctionnaires pour leur pouvoir d’achat et des effectifs correspondant aux besoins, les retraité.e.s contre les ponctions à répétition sur leur pension, les personnels  des Ehpad  pour  s’occuper des personnes âgées dépendantes dans des conditions décentes…

Le gouvernement adopte la technique utilisée depuis Sarkozy, qui consiste à passer en force en traitant par le mépris les syndicats non collaborateurs et les mouvements sociaux. L’objectif est de désespérer les personnes qui luttent et surtout celles qui seraient tentées de les rejoindre, afin que les gens se disent : à quoi bon ? Les médias dominants participent à cette entreprise en traitant chaque lutte comme un match isolé, avec un début et une fin – pour la SNCF, c’est par exemple : la loi est votée, c’est fini, circulez maintenant !

Or si ces mouvements n’ont pas produit tous les résultats espérés, ils ont créé les conditions pour nous permettre de continuer car rien n’est définitivement joué ! Ainsi, le gouvernement a été obligé de bouger sur la CSG pour les plus démunis et sur les Ehpad, même si c’est insuffisant.

À tous les niveaux – primaire, collège, lycée, supé- rieur –, les conditions de rentrée s’annoncent catastrophiques, avec un manque de personnels pour assu- rer les enseignements : non-pourvoi des postes créés ou vacants avec une baisse du nombre de reçu.e.s aux concours de PE, Capes, agrégation, gel massif d’emplois dans l’enseignement supérieur… L’attaque en règle contre le statut se prépare. La banalisation du recours aux contractuel.le.s montre bien que l’objectif final est la fin du statut de fonctionnaire dans l’enseignement et le reste de la fonction publique.

Notre système de santé, qui était cité en exemple dans le monde, est dans un état alarmant, après plu- sieurs décennies de ces « réformes nécessaires » qui ont été infligées. Manque de médecins, d’infirmières,  de lits d’hôpital, services d’urgence asphyxiés… Le SNESUP-FSU a d’ailleurs organisé il y a un mois (31 mai) un séminaire « Droit à la santé pour toutes et tous » (initiative réalisée du début à la fin par l’une d’entre nous, Michelle Lauton).

Enfin, nous avons pu constater combien la protection sociale, louée il n’y a pas si longtemps pour son effet protecteur au cours de la dernière crise financière, est maintenant ouvertement considérée comme coûtant un « pognon de dingue ». (...)

 

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