Depuis l’élection du président de la République en mai dernier, le gouvernement s’engage dans des « réformes », s’inscrivant dans une démarche libérale et mettant en cause les droits sociaux : Code du travail, réduction drastique des dépenses publiques, réduction du nombre de fonctionnaires et nouveaux cadeaux aux entreprises.
La loi « Police et sécurité » qui doit intégrer de manière définitive des mesures de l’état d’urgence dans le droit commun va porter atteinte aux libertés individuelles et collectives de toutes et tous.
Le jeudi 28 septembre, à l’appel de neuf syndicats et associations[1], près de 80 000 retraité.e.s ont exprimé leur volonté de voir leur place reconnue, leur pouvoir d’achat augmenter, leurs conditions de vie s’améliorer et leur santé préservée.
Si le gouvernement, conformément à la loi, a ajusté les pensions au 1er octobre (+ 0.8 %), cela ne fait que compenser strictement l’inflation sur les seuls 12 derniers mois, sans aucun coup de pouce ; et il ne rattrape pas les pertes de pouvoir d’achat des années antérieures. L’annonce d’un gel des pensions pour 2018 – tout comme celui du point d’indice - est une véritable provocation.
En même temps, les projets de loi de finance et de loi de financement de la sécurité sociale 2018 vont aggraver la situation des retraité.e.s, avec :
- l’augmentation de 1.7 % de la CSG, qui va diminuer le pouvoir d’achat de la plupart des retraité.e.s de l’ESR et fiscaliser encore plus le financement de la sécurité sociale ;
- la baisse des aides au logement qui touche les retraité.e.s les plus en difficulté ;
- la disparition de très nombreux emplois aidés (non remplacés par des créations d‘emplois pérennes et qualifiés), dont une partie contribuait à l’aide aux personnes âgées ;
- l’augmentation du forfait hospitalier de 2 € par jour – dont le président de la Mutualité française annonce sa répercussion sur les cotisations – et des mesures d’économie sur la branche maladie de la sécurité sociale (médicaments, hôpitaux, …), rendant le système de soins encore plus inégalitaire.
Le référencement d’opérateurs à but lucratif ou de mutuelles associées à des assureurs (AXA et la CNP pour le secteur Education-Culture), risque fort de dégrader les solidarités et la protection sociale complémentaire des personnels de la fonction publique.
On ne peut vouloir faire payer les retraité.e.s supposé.e.s « les plus aisé.e.s », tandis que l’on supprime l’ISF, que l’on multiplie les cadeaux fiscaux aux entreprises comme le Crédit Impôt Recherche et que l’on veut faire peser plus de contraintes financières sur les collectivités locales.
Suite au refus en juillet d’E. MACRON de recevoir une délégation du Groupe des 9, niant ainsi la place des retraité.e.s dans la société, une lettre ouverte[2] a été envoyée et une pétition en ligne contre la hausse de la CSG et le gel des pensions a reçu en quelques jours 250 000 signatures. Le 28 septembre, jour de la dernière mobilisation, Madame BUZIN et Monsieur DELEVOYE n’ont apporté aucune réponse à la colère des retraité.e.s, mais ont annoncé des réunions de travail sur des dossiers les concernant. Ils ont aussi informé que M. Delevoye allait concerter rapidement sur la réforme des retraites et qu’une loi-cadre était prévue pour le 1er semestre 2018. Le SNESUP-FSU et la fédération vont donc devoir affiner ses analyses et propositions pour que les nouveaux.elles retraité.e.s ne voient pas leurs pensions se dégrader profondément, alors qu’aujourd’hui déjà les mesures des réformes précédentes (augmentation du nombre d’annuités nécessaires, nombreux.ses pluri-pensionné.e.s, …) conduisent à une diminution des pensions de base.
Retraité.e.s actuel.le.s ou futur.e.s, l’action est nécessaire. Le SNESUP-FSU y participera.
Michelle LAUTON