INTERVENTION DU SNASUB-FSU AU CNESER DU 6 MARS 2018

Publié le : 06/03/2018

 

 

Madame la Ministre, je me demande si, comme le décrit Michel Serres, vous n'êtes pas une « poucette », la tête détachée du corps...

 

Nous sommes, personnels des bibliothèques, administratifs et techniques, santé et social dans une logique d'adaptation permanente aux changements de notre société, et cela depuis de très nombreuses années...

 

Bras et jambes souffrent : injonctions floues, changement permanent de logiciels, d'organisations, désinformations : smicardes et smicards œuvrent jusqu'à l'épuisement entre le corps enseignant, l'administration universitaire et les étudiant-e-s... à l'heure de l'affirmation de l'égalité homme-femme, c'est en grande majorité des femmes que vous contribuez à déstabiliser dans leur parcours professionnel, leur quotidien au travail...

 

Si, au sein de la FSU, nous portons haut et fort notre opposition à ce projet de tri social porté par cette contre-réforme de l'ESR, les bras et les jambes qui œuvrent pour maintenir à flot ce paquebot vous alertent – mais peut-être sentez-vous des fourmilles dans vos pieds oubliés – sur la gravité des situations collectives et individuelles et la violence ressentie dans les rapports au travail, les perspectives professionnelles... l'obstacle nous fait face et vous poussez les moteurs... sans changer de direction.

 

Que de gâchis alors qu'au sein même de l'ESR, les connaissances et les savoirs, nos savoir-faire et nos capacités d'évolution dans les pratiques face à un environnement changeant, devraient être votre credo pour construire la société de demain et l'émancipation des étudiant-e-s, des enseignant-e-s et de ces personnels invisibles, précaires et pourtant essentiel-le-s au fonctionnement de nos universités...

 

L'urgence n'est jamais bonne conseillère quand elle conduit à la précipitation. Le constat – entendez-le - n'est guère partagé. Il fait fi de toute rigueur dans l'approche du « problème de l'échec étudiant », à l'université comme ailleurs, en CPGE par exemple.

 

Ecoutez ceux et celles qui expriment ici leur crainte pour l'université, son personnel pressurisé et l'absence de perspective émancipatrice de l'ensemble de la communauté.

 

Paris, le 6 mars 2018