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Intervention du Snesup-FSU à la table ronde « QUELLES PERSPECTIVES POUR LA FORMATION DES SCIENTIFIQUES ET DES INGÉNIEURS EN FRANCE ? », Office parlementaire pour l'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), Assemblée nationale, Paris le 6 octobre 2016
Notre mission : élever le niveau de qualification de la jeunesse et des citoyens en leur proposant sur tout le territoire des formations de haut niveau alimentées par les résultats et les pratiques de la recherche.
Notre objectif : Mettre l'université au cœur de la formation des scientifiques et des ingénieurs comme cela est déjà le cas dans les grandes démocraties mondiales.
Nos trois priorités stratégiques : faire converger les écoles d’ingénieur et les parcours universitaires, financer la licence à la hauteur du financement des CPGE et insister sur la reconnaissance du doctorat.
1. les COMUE sont des usines à gaz et des milles feuilles bureaucratiques mais elles ont un avantage c'est de rassembler les Universités et les grandes écoles.
Il faut tirer partie de ce rapprochement pour :
- d’une part donner accès aux étudiants de licence aux infrastructures technologiques des écoles et d’autre part donner aux élèves ingénieurs l'accès à une formation à et par la recherche avec les Enseignants Chercheurs des labos universitaires afin d'élever le niveau scientifique théorique et expérimental de tous.
- créer plus de passerelles au cours des cursus de Licence comme de Master avec les année d’études en école d’ingénieurs (EI). Les EI et les Universités ont de nombreux partenariats internationaux pourquoi ce que nous parvenons à faire avec les établissements étrangers ne serait pas possible entre établissements d'une même COMUE ou d’un même établissement. Rappelons que la créativité et l'innovation sont stimulées par la diversité des profils,
2. Réduire les inégalités de moyens entre parcours de formation (de 10000 à 20000 voire 60000€ par étudiants) c'est une honte héritée de l'empire et toujours défendue par les lobbying des corps et des sociétés des anciens élèves (cf. le projet de Bachelor à l’école polytechnique). Si la pédagogie et le recrutement diffèrent, les budgets et le taux d'encadrement en licence devraient être comparable avec ceux des CPGE. Ceux en Master, comparable avec ceux en EI (c'est possible si nous visons 2% de PIB pour L'ES qui est l'objectif affiché par la STRANES)
3. Enfin il faut revaloriser le doctorat qui est la formation scientifique par excellence en reconnaissant les docteurs et les ingénieurs docteurs dans les conventions collectives comme l'Etat c'est lui même engagé à le faire dans la FP et la haute FP. Seul ce diplôme garanti la maîtrise des démarches de la recherche scientifique. Le CIR devrait être conditionné à leur embauche.
- Comme le souligne nombre d’économistes les inégalités freinent le développement des sociétés. Il ne s’agit pas d’uniformiser les parcours. Au contraire, la diversité des voies doit permettre par des pédagogies diversifiées de s’adapter à la diversité des profils. Mais il s’agit de donner la même attention à chacun pour la réussite de tous. Liberté de choix, égalité des moyens, fraternité des coopérations
- bien entendu cela doit s’accompagner une réforme de l’enseignement scientifique au lycée comme cela l’a été fort justement défendu lors de la première table ronde afin de parvenir à une orientation éclairée et préparer la réussite post-bac.
C'est ainsi que nous démocratiserons l'accès à l'ESR que nous redonnerons l'attractivité aux filières scientifiques, que nous formerons des ingénieurs et des scientifiques de haut niveaux capables par la recherche et l'innovation de rendre notre monde plus habitable et de relever les défis technologiques, sociaux, culturels, démocratiques et écologiques de notre sociétés et de notre environnement.