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Info Sup'R #3
Spécial conditions de travail
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La lettre d'information de la FSU
Éditée par les syndicats
du supérieur et de la recherche
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La FSU compte, dans l'enseignement supérieur et la recherche, quatre syndicats correspondant aux différents métiers de l'éducation et de la recherche et qui rassemblent tous les personnels. En fonction de votre métier, contactez celui qui répondra à vos questions.
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Réformes à répétition, qui plus est non concertées, réorganisations de services sans prise en compte de la réalité du travail ni de l’avis des personnels, « nouveau management public », suppressions de postes, absence de médecine du travail… autant d’éléments qui augmentent la charge et l’intensité du travail et qui provoquent aussi des glissements de tâches, des déqualifications, une perte de sens du travail…(...)
Prenons la parole, restons acteurs de nos métiers, faisons respecter et mieux reconnaître notre engagement professionnel.
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Les lois successives sur l’enseignement supérieur depuis le processus de Bologne s’inscrivent dans un processus de déréglementation du monde universitaire lourd de conséquences pour les conditions de travail des enseignants et enseignants-chercheurs. Notre administration a décidé de substituer les idéologies du « nouveau management public » (NMP : management autocratique, évaluations quantifiées, mérite ou excellence, recrutement sur contrat, marchandisation, autonomie et concurrence) aux valeurs fondatrices de l’université garante des libertés académiques et de la qualité de l’enseignement et de la recherche.
Alors que nous avons vocation à être des professionnels, acteurs à part entière dans la gestion de nos établissements, pourrions-nous en devenir les ouvriers spécialisés, de simples exécutants ?
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L’évolution managériale de nos établissements n’est pas sans conséquence sur notre travail et les mêmes impacts sont systématiquement signalés dans les enquêtes d’opinion publiées par la presse spécialisée, comme dans les résultats de l’étude que nous avons menée en 2017 auprès de 2 612 enseignant.e.s-chercheurs.euses et enseignant.e.s exerçant dans l’enseignement supérieur : manque de temps, manque de reconnaissance, insuffisance de moyens, absence de mesure de prévention des risques psychosociaux et de la santé au travail, dialogue social insatisfaisant et démocratie universitaire en berne, perte du sens du métier.
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Le travail des enseignants de statut second degré à l'université s'est considérablement alourdi au fur et à mesure de la dégradation globale des conditions de travail des personnels de l'enseignement supérieur. Si les espoirs d'obtenir un poste d'enseignant-chercheur s'amenuisent au fur et à mesure des gels d’emplois, de nombreux PRAG et PRCE tentent malgré tout de poursuivre leur recherche, mais cela s'avère de plus en plus difficile, notamment du fait de décharges pour préparation de thèse très insuffisantes.
Ce n’est pas une fatalité, mais sans lutte collective déterminée, les individus atomisés ne pèsent pas lourd dans ce système qui ne profite qu’à une infime minorité.
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Depuis quelques années, la politique du chiffre a pris le contrôle de secteurs entiers de la vie universitaire. Les directions ressassent leurs indicateurs et oublient parfois la vraie vie… Se focaliser sur les « chiffres » sans les replacer en perspective amène nécessairement à favoriser la quantité au détriment de la qualité et entraîne logiquement une déshumanisation des rapports avec les étudiants et entre les personnels… en clair un recul du service public.
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Le New Public Management a fait également son œuvre dans la recherche. D’une organisation collective dans laquelle les chercheurs maitrisaient leurs questions scientifiques et la méthodologie pour les aborder en étant soutenue par suffisamment de crédits, la recherche est passée à un pilotage au moyen d’une gestion technocratique qui impose un rendement sur des objectifs à court terme. Les scientifiques perdent leur liberté académique, les collectifs de travail sont détruits, le gâchis humain est important et les jeunes finissent par abandonner la recherche.
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En 2017, 19 242 enseignants non permanents (hors enseignants vacataires) étaient en fonction dans les établissements publics de l’enseignement supérieur, soit 23% de l’ensemble du personnel enseignant. Ils se répartissent en 7 statuts, 6 statuts sont cadrés nationalement, mais les enseignants LRU sont dépendants de la politique de recrutement de leur établissement. Beaucoup d’universités limitent à cinq ans la durée maximale de contractualisation afin de ne pas être « obligées » de transformer ces contrats en contrats à durée indéterminée. Et les conditions de rémunération diffèrent drastiquement d’un établissement à un autre.
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S'affranchissant de toutes les règles d'élaboration de la loi, le gouvernement veut faire adopter par le Parlement un changement majeur du statut des enseignant.e.s-chercheurs.euses à l'occasion du vote de la loi « Pour une école de la confiance ». L'article 16 de ce projet, qui constitue un cavalier législatif, vise à autoriser le président de l'université à présider la formation restreinte aux enseignant.e.s-chercheurs.euses du conseil académique (Cac) ou du conseil d'administration (CA), ce qu'interdit actuellement le Code de l’éducation, disposant que la fonction de président est incompatible avec celle d’élu du Cac et que seul.e un.e membre du Cac peut présider le Cac restreint.
Le vote unanime du CTU contre ce projet de texte, obtenu grâce à l’action du SNESUP-FSU et d’autres organisations syndicales, est un camouflet majeur pour le pouvoir : il oblige le ministère de l'Enseignement supérieur à reconvoquer le CTU dans le mois qui vient.
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L’avant-projet d'ordonnance relatif à l’expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de regroupement ou de fusion des établissements d’enseignement supérieur et de recherche modifie le cadre statutaire sans qu’aucun bilan explicite et public n’ait été tiré des trois types de regroupements précédents. Ce projet est idéologique et illustre la soumission du ministère aux lobbies des grandes écoles et au secteur privé de l’ESR.
Le modèle d’universités et d’instituts démocratiques que nous défendons est la garantie d’un service public de qualité pour toutes et tous. Le remettre en cause aurait des conséquences sociétales délétères.
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FÉDÉRATION SYNDICALE UNITAIRE 104 rue Romain Rolland
93260 Les Lilas www.fsu.fr
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Envoyé par
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