Cher(e)s Collègues,
Les CA des quatre universités de la COMUE Sorbonne Paris Cité ont donc voté la "feuille de route" engageant trois d'entre elles vers une fusion...
A Paris 5, les conditions du vote du CA soulèvent quelques questions : Rappelons tout d'abord que lors des élections du CA de 2015, 61% des voix du personnel se sont portées sur des listes opposées à la fusion. Rappelons aussi que les élus des listes Dardel, interpellés par le premier syndicat des enseignants du supérieur sur leurs intentions de vote et la cohérence de celles-ci avec les engagements de leur profession de foi, n'ont même pas daigné répondre. Drôles d'élus, qui ne pensent pas avoir de compte à rendre à ceux qu'ils représentent...Enfin, trois semaines avant le vote, lors d'une réunion organisée par les élus SNASUB-FSU, les 4 élus Descartes Démocratie, les 6 élus BIATSS et les 6 élus étudiants se prononçaient contre la feuille de route. Par ailleurs, trois composantes (SHS, math-info et IUT) avaient voté des motions d'opposition à la feuille de route, incitant donc leurs représentants à ne pas la voter. Depuis la réunion du comité technique du 14 décembre [1], nous savions que le représentant du SNPTES voterait comme le Président et par ailleurs, le SGEN-CFDT avait donné des consignes nationales d'abstention. En tenant compte des règles de bonne pratique habituelles dans une telle circonstance, le vote aurait dû se traduire par 28 suffrages exprimés et 8 abstentions. La règle non écrite étant que seuls les représentants de la communauté universitaire (élus enseignants, BIATSS et étudiants, soit 28 votants) se prononcent lorsqu'il s'agit d'un vote qui engage celle ci. D'un score serré, on est finalement passé à 23 pour, 10 contre et une seule abstention.
Dans ces conditions, la FSU ne reconnaît aucune légitimité au vote du CA du 16 décembre et s'inquiète de la dérive consistant à contourner les règles habituelles de la démocratie universitaire.
A Paris 7, le CA du 16 décembre a été organisé dans des conditions particulièrement scandaleuses : Deux convocations distinctes ont été envoyées aux administrateurs, selon leurs intentions de vote présumées : alors que les partisans de la fusion étaient convoqués au lieu réel du CA (2 rue Marguerite Duras), les opposants étaient convoqués au 5 rue Thomas Mann, où se tenait un rassemblement du personnel et des étudiants. Le VPCA, François Villa, venu faire diversion au 5 rue Thomas Mann n'a pas indiqué le vrai lieu du CA aux administrateurs présents sur ce site. Quand il a su que le quorum était atteint au 2 rue Marguerite Duras, il s'est fait exfiltrer par les agents de sécurité [2] abandonnant les administrateurs présents après leur avoir signifié que le CA pouvait se réunir sans eux, puisque "de toute façon nous avons le quorum". Jusqu'à l'annulation du CA, les administrateurs présents au 5 rue Thomas Mann n'ont pas été
informés officiellement du lieu du CA et sont restés sur leur lieu de convocation. Pendant ce temps, le CA s'est tenu au 2 rue Marguerite Duras entre bien-votants, et n'a été annulé que sous la pression des étudiants mobilisés qui avaient fini par trouver la bonne adresse. La présidente a ensuite diffusé un communiqué ré-écrivant l'histoire avec une grande fantaisie ; ce communiqué a été démonté point par point par ConfedInfo dans son message du 28 décembre. Les administrateurs "Ensemble pour d'Autres Possibles", CGT, CFDT, UNEF, et Solidaires Etudiant-e-s, ont demandé la démission du VPCA ainsi que l'ouverture d'une enquête de l'IGAENER. Une démission de la présidente de Paris 7 s'impose aussi moralement. Le CA de Paris 7 a été reconvoqué le mardi 3 janvier et s'est tenu dans une Sorbonne bunkérisée (photo ci-jointe).
Et maintenant, nous entrons dans la période de "concertation" ! ... Après de telles manoeuvres, qui y croit ? [3]
Nous vous souhaitons une bonne année, pleine de force pour faire face à la résignation et reconstruire la démocratie universitaire, bien malade.
La FSU à Paris Descartes
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[1] Compte rendu FSU du CT du 14/12/16
: http://carnets.parisdescartes.fr/blog/group/11751/all
[2] Face au barrage pacifique des étudiants, les agents de sécurité auraient, selon la présidente, "agi avec professionnalisme": insultes
coups, étranglements, tirage de cheveux, intimidations, selon le communiqué des étudiants. Celui-ci relate également ces propos antérieurs du chef adjoint à la sécurité : "Alors, vous êtes prêts pour vendredi ? Parce que nous oui. On est super chauds !"
[3] Et souvenez-vous de la CCOU, cette instance de consultation où des représentants du personnel ont perdu des heures et des heures à plancher sur une "bonne" COMUE alors que tout était déjà écrit...
Téléchargez le message de la FSU sur la fusion d'établissements de la COMUE_Sorbonne_Paris_Cité