Tract SNESUP-FSU et SNASUB-FSU de l'Université de Rouen-Normandie
Fusion des universités normandes : quelle place pour les personnels ?
Depuis des mois nous tentons d’informer la communauté universitaire normande, les personnels des différents établissements en particulier, des débats et initiatives qui se déroulent au sein des instances (ComUE, conseils centraux, échanges de courrier …). Nous avons toujours considéré que les personnels et les étudiant.e.s avaient leur mot à dire dans ce processus qui les concerne au premier chef. Aujourd’hui, la fusion semble inéluctable selon ses promoteurs, lancée toutefois selon des logiques contradictoires : ces projets nécessitent d’alerter l’ensemble des collègues !
Rappelons tout d’abord qu’aucun texte législatif n’impose de fusion ou de regroupement particulier des universités et établissements d’enseignement supérieur. Pour autant, depuis 2013, la loi Fioraso impose un « chef de file » pour négocier avec le gouvernement le contrat de site. En Normandie, la ComUE « Normandie Université » (universités de Caen, Le Havre et Rouen, INSA Rouen, ENSICAEN, ENSAN) joue ce rôle depuis 2015 : il n’y a donc aucune obligation aujourd’hui à « aller plus loin » dans le processus d’intégration.
La fusion à 2 ou le principe du fait accompli !
Constatons d’abord que le débat public n’a pas eu lieu sur une éventuelle nécessité d’aller vers une fusion des universités : il y a eu des échanges au sein des conseils de la ComUE et des établissements en avril-mai 2018 ainsi qu’une invitation au mois de juin du président de l’université de Caen au CA de l’université de Rouen et réciproquement. Mais la discussion institutionnelle n’a jamais débordé le cadre des élu.e.s dans les conseils centraux.
Aujourd’hui, le processus s’accélère avec l’organisation annoncée en juin « d’assises des universités de Rouen et de Caen » en octobre. Il avait été dit alors que toute la communauté universitaire serait invitée à s’exprimer dans le cadre d’ateliers. Or, ni l’université du Havre ni les écoles membres de la ComUE, ni la ComUE elle-même n’ont été associées. Pire, nous découvrons que les débats sont réservés aux seul·e·s élu·e·s des conseils centraux, et directeurs et directrices de composantes, de services, d’écoles doctorales, de fédérations de recherche … mais pas le comité technique ni l’ensemble des collègues !
Nous ne comprenons pas l’exclusive vis-à-vis des autres partenaires, si l’enjeu premier est d’envisager l’avenir du paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche en Normandie, et non la fusion des universités de Rouen et de Caen. Cette contradiction est d’ailleurs pointée très explicitement par Pascal Reghem, président de l’université du Havre, dans une lettre indignée adressée aux personnels de son établissement le 20 septembre dernier.
Quelles conséquences d’une fusion des universités ?