COMUE « Université de Bretagne-Loire » : où s’arrêtera la fuite en avant ?

Publié le : 12/04/2017

 

COMMUNIQUE de presse de la coordination FSU des universités de Bretagne et Pays-de-la-Loire

 

COMUE UBL : où s’arrêtera la fuite en avant ?

Dans une interview donnée à Ouest-France et publiée le 7 février, M. Pascal Olivard, président de la Communauté d’universités et d’établissements (COMUE) «Université Bretagne-Loire » (UBL), se réjouit d’un nouvel élargissement de l’UBL. Dix nouveaux établissements associés viennent s’ajouter à une liste déjà pléthorique, dont -après l’ESA d’Angers- deux nouvelles écoles privées: l’ESEO d’Angers et l’Ecole catholique des arts et métiers de Rennes (ECAM). De plus, le président annonce une prochaine intégration de deux poids lourds de l’enseignement supérieur privé à Angers : l’Association St Yves (UCO) et l’ESSCA, avant même que les conseils de l’UBL aient été formellement consultés sur cet élargissement. Même s'il est coutumier du fait, cette pratique n'en est pas moins inacceptable.

Comme son site le précise, l’UBL va mettre à disposition de ses associés des outils et services mutualisés (campus numérique, cartographie des compétences scientifiques et techniques du territoire, pôle d'ingénierie de projets européens ; pôle étudiant pour l'innovation, le transfert et entrepreneuriat PEPITE). C’est donc une mise à disposition de l’argent public qui, par le biais de la COMUE, va profiter aux établissements privés. Leur intégration à l’UBL fait également craindre qu’au nom de la « coordination de l’offre de formation » qui est une compétence de la COMUE, des formations soient demain réservées aux établissements privés de l’inter-région alors même que leurs droits d’inscription (près de 10.000€ à l’ESSCA) excluent de nombreux étudiants.

Le pari initial de l’UBL, la fusion des régions Bretagne et Pays-de-la-Loire et l’obtention de financements de type IDEX ou I-site est depuis longtemps perdu. La COMUE n’est qu’une superstructure bureaucratique de plus, imposée de fait par la loi ESR de 2013. Eloignée des collègues et des étudiants, soumise sans aucun recul critique aux exigences locales des collectivités et du patronat, elle ne manifeste aucune vitalité démocratique : ses conseils aussi pléthoriques que sa composition ne sont que des chambres d’enregistrement de décisions prises en dehors de toute collégialité universitaire.

L’effet de taille ne compense pas le vide abyssal d’un projet qui se décline dans la novlangue de la marchandisation généralisée du monde, à l’opposé des valeurs du service public. Outre le renforcement des critères de gestion et de management venus du secteur privé, l'intégration massive des établissements privés confessionnels ou/et commerciaux enfonce de nouveaux coins dans les principes de la gratuité et de la laïcité de l’enseignement.

C’est pourquoi la coordination FSU des universités de Bretagne et Pays-de-la-Loire dénonce le récent élargissement de l’UBL à l’ESEO et à l’ECAM et s’opposera à tout nouvel élargissement à l’Association St Yves (UCO) et à l’ESSCA.