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Publié le : 20/02/2019
« Par voie de connaissance chacun libèrera l’avenir de ce qui aujourd’hui le défigure » écrivait Walter Benjamin en 1915. Nul mieux que l’écrivain, qui n’était alors qu’un jeune étudiant juif en Allemagne, n’a su saisir le rôle de l’université, lieu d’une émancipation individuelle « par voie de connaissance ».
L’antisémitisme défigure aujourd’hui notre démocratie, soumise à des tensions inquiétantes et à un climat insurrectionnel. Face à l’imminence de ce danger, le rôle social et politique de l’Université fondée sur la liberté d’enseignement et de recherche est plus que jamais nécessaire.
S’il est utile d’organiser des débats, comme l’a préconisé Frédérique Vidal à l’automne dernier, on sait que cela ne peut suffire à endiguer l’inacceptable, alors que des faits d’antisémitisme récurrents se sont produits notamment dans plusieurs facultés de médecine.
Plus que jamais une formation solide, rigoureuse, critique de la jeunesse, par un continuum de l’École jusqu’à l’Université, s’impose pour lutter efficacement contre des préjugés archaïques et le complotisme qui prospèrent sur les réseaux sociaux. La voie de la connaissance, qui invite à connaître l’autre, les groupes sociaux, les civilisations, l’Histoire du monde, doit être renforcée pour libérer l’avenir de ce qui aujourd'hui le défigure.