Éditorial :
Prendre la mesure des résistances à la loi LRU, à l’éclatement du CNRS et à la disparition des IUFM
- par Jean Fabbri secrétaire général du SNESUP-FSU
Toutes les universités (*) viennent de procéder à l’élection des CA dans le cadre de la loi LRU. Même si ces CA n’ont pas encore partout achevé le processus d’élection ou de confirmation du président d’université, de premiers enseignements peuvent êtres tirés.
Partout, ou presque, une forte participation électorale du côté des deux collèges : « Professeurs des universités et Directeurs de recherche », comme « Autres enseignants », avec une moyenne supérieure à 63 %. Partout, au moyen du vote pour les candidats des listes de rassemblements portées par le SNESUP, mais aussi parfois pour d’autres, s’expriment les inquiétudes des enseignants universitaires devant les régressions – scientifiques, pédagogiques, démocratiques – de la loi LRU. Ainsi, des actions d’une continuité inédite durant une année universitaire entière, articulant toutes les modalités possibles (motions de conseils, manifestations, grèves, votes CNU, votes dans les instances locales...), expriment un attachement très fort au service public nationalement et démocratiquement régulé. Elles clament que, pour la très grande majorité des universitaires, coopération prime sur concurrence et collégialité sur management.
Le SNESUP organise la mise en réseau des élus, des présidents d’université qui entendent résister à la mise en concurrence biaisée et sauvage des établissements et peser pour obtenir un cadre législatif qui satisfasse aux exigences scientifiques, pédagogiques et sociales du XXIe siècle, abrogeant ainsi la loi LRU. C’est une force considérable qui se construit et se renforce de jour en jour dépassant des clivages que le ministère voudrait figer afin de garder la main sur une communauté artificiellement divisée. Dans cette dynamique, et sur de nombreux points, nous pouvons faire reculer le gouvernement et faire prévaloir d’autres choix et d’autres valeurs. Avec la plus grande part du monde scientifique, dans les organismes de recherche comme dans les établissements d’enseignement supérieur, le SNESUP organise la résistance à l’éclatement du CNRS. Le passage en force et l’objectif poursuivi par le ministère sont dramatiques pour la qualité scientifique que les autres pays reconnaissent à notre système de recherche. L’enjeu est considérable. L’appel à l’action le 19 juin, au moment du CA du CNRS, suscite un écho exceptionnel.
(*) Sauf les universités ultramarines et celles de Strasbourg.
Au sommaire :
- Les dangers du démantèlement du CNRS
- Les conditions d’une véritable formation professionnelle des enseignants
- Urgence pour la fonction publique !
- Des élections universitaires porteuses de dynamiques
- Comités de sélection : recourir pour mieux agir
- Lettre ouverte à Valérie Pécresse
- Des actions immédiates